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U.S.A., Britannique – Action, fantasy, drame, aventure – Date de sortie : 21/05/2014 – Durée : 02h11
Avec : James McAvoy, Hugh Jackman, Jennifer Lawrence, Michael Fassbender
Résumé : Les mutants du monde entier sont traqués. Parqués. Exterminés. Tout comme ceux ayant voulu les aider. Les sentinelles, robots spécialement conçus pour venir à bout de ces méta-humains, se montrent sans pitié et chassent inlassablement tout porteur du gène X. Dans une ultime tentative pour sauver leur espèce et l’avenir du monde, les derniers membres des X-Men renvoient Wolverine au début des années 1970 afin qu’il réunisse Charles Xavier et Eric Lehnsherr, seuls capables d’empêcher le futur de se produire.
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X-MEN : DAYS OF THE FUTURE PAST – Brothers in arms !
J’avoue être assez déçu de cet opus. Sans dire que je me suis ennuyé, j’ai eut cette étrange impression qu’on me répétait encore et toujours la même histoire centrée autour des mêmes conflits entre les personnages des deux camps au sein des X-men. Cet ultime épisode condense toutes les thématiques de la série pour clore une fois pour toute les aventures des super-héros les plus intéressants et les plus complexes du grand écran.
Tout d’abord, je trouve le film très mal dosé dans sa construction et son montage alterné entre le passé et le futur. Ce dernier occupe une place tellement minime que je n’ai jamais vraiment sentit les personnages en réel danger. La plupart des X-men du futur font un peu trop de la figuration et le récit ne revient pas assez sur cette équipe, les seuls survivants de leur espèce sur la terre (!?), qui font inexorablement face à leur destin funeste !
Là encore, j’ai eut énormément de mal à croire à ce futur car on se focalise beaucoup trop sur les scènes d’actions et pas assez sur leur solitude et leur détresse. L’introduction aurait mérité d’être un peu plus longue pour qu’on sente un peu plus la terreur des derniers jours à vivre. Bref, ce scénario Terminatoresque ne m’a jamais totalement convaincu et j’avoue n’avoir jamais ressentit autant de plaisir que dans les deux premiers opus qui, en terme de narration, était d’une plus grande rigueur et d’une fluidité sans faille (surtout le tout premier qui reste mon préféré !).
Visuellement, j’ai trouvé la mise en scène complètement inégale. J’ai vraiment du mal à croire que c’est le même cinéaste qui a fait les deux premiers X-men ! Dans ces premières oeuvres, il y avait beaucoup plus de maîtrise dans l’utilisation de l’espace et du découpage. A croire que le numérique nuit à son instinct de réalisateur car, dans ce Days of the future past, jamais Bryan Singer ne semble inspiré au regard de la composition des plans et des mouvements de caméra (je pense notamment à la séquence de la soirée dansante en France avec Raven et le vietnamien qui m’ont paru plate, fade et sans consistance).
Toute l’intrigue tourne donc autour de ces conflits maints fois exploités par le passé dont le but, cette fois, est de sauver l’humanité toute entière, avec un Magneto toujours aussi imprévisible quand il décide de se débarrasser de Mystique sans concerter les autres. Cela, je l’avoue, redonne un second souffle au récit et relance la machine qui s’essouffle ! Mais si j’apprécie toujours autant le film pour les idées qu’il véhicule (l’altruisme, la tolérance et la solidarité pour ne citer qu’eux), j’ai eu le sentiment que les scénaristes se répétaient et n’apportaient pas grand chose à l’édifice de leur franchise, si ce n’est qu’il faille montrer encore plus d’ampleur, d’émotion, d’effets visuels et de super pouvoirs à l’écran pour finir en beauté.
Il faut préciser que j’avais aussi beaucoup d’attente vis à vis de ce X-men en sachant que Bryan Singer allait reprendre les manettes à la réalisation. D’où ma grande déception en découvrant un film assez bien foutu, certes, dans son ensemble mais clairement pas aussi génial et maîtrisé comme je me l’étais imaginé avant d’entrer dans la salle !
La seule idée scénaristique qui m’ait vraiment plu, c’est le lien entre Xavier et Wolverine. On se souvient que ce dernier n’a jamais adhéré à l’idée de faire partie de la communauté des X-men et qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour accepter de faire partie de l’équipe. Xavier, qui a perdu tout espoir, se retrouve aujourd’hui dans le même état que Wolverine à ces débuts et le rapport entre mentor et disciple se retrouvent inversé. C’est donc l’occasion pour Wolverine de lui redonner espoir comme Xavier l’avait fait pour lui à une lointaine époque.
Mais la grande question que je me pose c’est comment se fait ce qu’un X-men aussi doué et puissant que Quicksilver ne soit pas plus exploité que cela (1) ? C’est quand même lui qui aide l’équipe de Xavier et Wolverine à sortir Erik/Magneto de sa prison souterraine, assez facilement d’ailleurs, et jamais ils ne le convainquent de rester avec eux. La potentialité du personnage est juste énorme et il retourne chez lui comme si de rien n’était (on parle quand même de l’extinction de l’humanité et des X-men là !).
Il aura tout de même le mérite d’offrir la séquence la plus réussit du film quand, à leur sortie de la prison du Pentagone, le spectateur se glisse dans la temporalité de Quicksilver en voyant tout ce qu’il exécute : les millièmes de secondes se transforment en seconde et on assiste avec beaucoup de jubilation à ce sauvetage réalisé par un simple adolescent insouciant et narcissique dans la fleur de l’âge.
Sinon, Jennifer Lawrence assure toujours autant, les acteurs sont globalement bons et les effets spéciaux sont vraiment bluffants. A part ça, rien de vraiment transcendant. X-men : days of the future past reste un spectacle digne dans le fond, ce que la franchise à toujours été, mais je ne garderais pas en mémoire cet ultime opus qui préfère nous en mettre d’abord plein la vue avec les images de synthèse là ou les premiers trouvaient un juste équilibre entre psychologie des personnages et spectacle intimiste … et comme la boucle est bouclée, m’en vais revoir le premier !
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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon
(1) Quicksilver (ou Vif-Argent) possède originellement le pouvoir de se déplacer et se mouvoir à une vitesse démesurée et peut atteindre la vitesse du son.
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