Carnage (The burning) de Tom Maylam
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Origine : U.S.A. (1981) – Genre : Horreur, thriller, drame – Durée : 01h31
Avec : Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer
Résumé : Dans un camp de vacances, des adolescents jouent un très mauvais tour au gardien du centre. La « farce » prend une tournure dramatique au point que l’homme finit à l’hôpital, gravement brûlé…Cinq ans plus tard, il revient sur les lieux pour aiguiser sa vengeance.
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AVIS : Ce mois ci, je rattrape mes lacunes en cinéma de genre en dépoussiérant quelques petites horrifiques sorties dans les années 80. Je me suis donc penché sur ce Carnage de Tony Maylam, une déclinaison assumée et revendiqué de Vendredi 13 de Sean S. Cunningham sortit l’année d’avant, qui était lui même une sous copie de La nuit des masques – Halloween de John Carpenter. Même si elle a pris un petit coup de vieux, cette oeuvre avait complètement révolutionné le genre en 1976 avec son tueur masqué Michael Myers qui charcutait du jeune pour des raisons obscures, mais aussi pour ses ambiances anxiogènes, sa bande originale hypnotique et minimaliste et une utilisation ingénieuse du cadre.
Mais revenons à notre tueur ! Moi qui émettais, avant de lancer le film, quelques réserves en étant persuadé qu’il n’y aurait pas grand chose d’original dans son déroulement et ses enjeux (ce qui est, dans le fond, un peu le cas …) je l’ai finalement trouvé pas si mal ce slasher old school ! La bande de jeunes est très cool, la première partie prend bien son temps pour présenter chacun d’entre eux, et on joue beaucoup avec les attentes du spectateur puisque le tueur ne ‘débarquera’ que dans la deuxième partie. Ainsi, on voit certains d’entre eux qui, isolés, entendent, perçoivent des bruits, semblent percevoir une silhouette et la tension orchestrée sera souvent désamorcée par une chute qui n’est pas celle que l’on croit : ce petit jeu entre les personnages et le spectateur fait modestement son petit effet.
On suit donc les relations typiques entre filles et garçons qui ne peuvent s’empêcher de flirter, de se provoquer ou de se la raconter dans ce joli cadre bucolique, et on éprouve très vite de la sympathie pour ce petit groupe qui se vannent à tour de rôle (gros coup de coeur pour la très séduisante Carrick Glen/Sally – la fille de la douche, photo du dessous – qui n’a pas fait hélas ! grand chose d’autre). Dans Carnage, on assiste également à la première apparition de l’actrice Holly Hunter (La leçon de piano, La firme, Crash ou encore le touchant Thirteen) ; c’est toujours émouvant de découvrir la frimousse des actrices dans la fleur de l’âge (un peu comme Jody Foster et son Taxi driver dans un tout autre registre), surtout quand on sait la carrière qu’elle a eu …. même si elle n’a, en soi, qu’un tout petit rôle dans ce film.
Assez timide en meurtre et en effet gore, le suspense que nous impose le réal n’est pas non plus folichon : il y a de très belles ambiances, un voile vaporeux nimbe la totalité des plans du début à la fin, ce qui donne beaucoup de charme au film et à son ancrage dans les 80’s. Si la facture visuelle a gardé un certain éclat tout en étant très (trop) sage en terme d’idée de mise en scène, je regrette quand même de n’en avoir pas pour mon argent niveau sang, choc et frisson.
Cependant, ce qui est appréciable c’est qu’on connaît tout de suite les motivations du tueur : nous voilà prévenu dès le début, donc pas la peine de nous expliquer la raison des meurtres dans un final révélateur, on a juste à attendre sagement que Cropsy (le tueur) agite sa cisaille pour notre plus grand plaisir. D’ailleurs, pour justifier ses ‘carnages’ à venir, les scénaristes se contenteront d’une simple phrase d’une infirmière – lors de sa sortie d’hôpital cinq ans après le drame – pour expliquer la nature vengeresse et complètement gratuite de Cropsy en éludant l’aspect psychologique du personnage ; mais qu’importe, on est là après tout pour voir un tueur dégommer de l’adolescent en surcharge hormonal !
S’il y a donc peu de scène gore, les membres transpercés et le sang qui gicle signés Tom Savini (responsable des effets spéciaux sur Maniac, Le jour des morts vivants, Creepshow ou encore … Vendredi 13) sont vraiment impressionnants et très réalistes, là dessus, rien à dire, le bonhomme assure du feu de dieu.
Ajouté à cela des mélodies à la Carpenter (et oui, encore lui !) pas franchement originales mais qui fonctionnent malgré tout, des choix de montage parfois très étranges et souvent trop explicites (je n’ai pas compris pourquoi, vers la dernière scène, on glisse furtivement des images des meurtres sur le radeau qui ont eu lieu quelques temps avant !?), mais à part cela, je dois avouer être tombé sous le charme de ce sympathique slasher qui, sent rien inventer et sans rien révolutionner, s’en tient à son histoire et ses personnages sans aucune autre prétention que de nous faire passer un bon moment !
A noter, pour l’anecdote, que les frère Bob et Harvey Weinstein, les patrons de la future boite Miramax qui produira les films de Tarantino et Soderbergh dans les années à venir, sont les principaux scénaristes et créateurs de ce film.
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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon
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