Contrairement aux acteurs, il existe un nombre de facteur plus élevé qui me font aimer telles ou telles actrices. Entre celles qui sont d’une beauté renversante (Shu Qi, Cyd Charisse, Gene Tierney), celles qui sont de grandes comédiennes avec une vraie qualité de jeu (Deborah Kerr, Olivia de Havilland, Naomi Watts, Kate Winslett), celles qui incarnent des rôles intéressants et passionnants (Patricia Arquette, Jennifer Jason Leigh, Julianne Moore), celles qui ont une sensibilité à fleur de peau (Isabelle Carré, Audrey Hepburn), ou encore celles qui ont un parfum de mystère et un style bien à elle (Isabelle Huppert, Eva Green, Sissi Spacek), chacune m’émeut à sa façon.
Mais chacune d’elle n’est pas figée dans les cases que je viens de livrer ci dessus ; car elles ont toutes leur particularisme et certaines d’entre elles explosent les catégories car elles peuvent être tout cela à la fois (Juliette Binoche, Isabelle Adjani, Natalie Wood) et il faudrait vraiment rentrer dans les détails pour expliquer pourquoi j’aime certaines actrices et pas d’autres. Le but de cette page n’étant de définir dans quelle case je met les actrices, vous l’aurez compris, je me contente juste d’étendre une liste assurément subjective des plus grandes actrices de l’histoire du cinéma (il faut cliquer sur leur nom pour accéder à leur biographie et filmographie *) :
Isabelle Yasmine Adjani est née à Paris 17ème le 27 juin 1955. Elle a un frère de quelques années plus jeune, Eric, célèbre photographe. C’est en 1969, au lycée de Courbevoie, que la découvre l’assistant du réalisateur Bernard Toublanc-Michel qui lui propose le rôle principal de son film Le petit Bougnat.
A cette époque, Isabelle vit tranquillement en famille à Gennevilliers. Elle veut préparer une licence en psychologie et pense que le cinéma n’est qu’une activité parallèle de vacances. Mais le sort en décide autrement puisqu’en 1971, Nina Companeez lui propose de tourner Faustine et le bel été. Dès lors Isabelle ne songe plus qu’au théâtre et peu après s’inscrit au cours d’art dramatique Florent. Elle est choisie pour un très joli feuilleton télévisé : Le secret des flamands, où elle interprète une jeune Florentine de la Renaissance, puis est remarquée par Robert Hossein qui l’engage pour La maison de Bernarda de Federico Garcia Lorca. La pièce est un triomphe, et passant outre toutes les règles puisqu’elle ne sort pas du Conservatoire National d’Art Dramatique, Isabelle intègre La Comédie Française.
On lui confie les rôles d’Agnès dans L’Ecole des femmes et Marianne dans L’Avare de Molière, puis celui de Soeur Marie-Françoise dans Port Royal de Montherlant, et le merveilleux Ondine dans la pièce du même nom de Jean Giraudoux. Mais elle renonce au contrat exceptionnel de vingt ans qui lui est proposé en 1974, et se retourne vers le cinéma pour tourner La Gifle avec Claude Pinoteau. Le film est récompensé par le Prix Louis Delluc et Isabelle par le Prix Suzanne Bianchetti.
Au printemps 1975 commence le tournage d’Adèle H. avec François Truffaut. Isabelle dira : « Ce que j’ai pu fournir au personnage comme élément caractériel, c’est ma violence de tempérament. Et aussi mon envie de m’investir dans le film. Je voulais tellement faire ce film que j’avais l’impression que comme elle (Adèle) je pouvais balayer tous les obstacles« .Isabelle est nominée pour les Oscars et les Césars.
A la fin de l’année Roman Polanski fait appel à elle pour Le Locataire, puis début 1976, André Téchiné lui propose Barocco. « Après Barocco, j’ai acquis de l’assurance, une écoute plus profonde, une observation plus attentive de ce qui m’entoure« , confie Isabelle, que Jacques Rouffio réclame alors pour Violette et François. A un journaliste qui lui reproche la simplicité du personnage, Isabelle réplique : « C’est troublant de s’entendre dire que l’on ne peut travailler que dans l’exception. Parce que ça veut dire quoi, l’exception ? Jouer des personnages fous, hystériques, extravagants, des personnages théatraux ! C’est une arme à double tranchant. D’un autre côté, j’en suis ravie, puisque c’est cela qui m’intéresse ... ».
A l’automne 1977, Hollywood la réclame pour Driver de Walter Hill. Isabelle est surprise par un tournage bien plus paisible que ceux qu’elle a connus en France : « Pour The Driver, il n’y avait que des gens apparemment sans problème. Ce n’était pas le moment d’associer talent et hystérie ! Ils étaient plus discrets, plus techniciens peut-être. Remarquablement calmes ! Et moi aussi j’étais calme !« . Elle rentre en Europe pour entamer, dès l’été 1978, Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog. Le film sort sur les écrans début 1979, et c’est un échec financier retentissant. Mais Isabelle le défendra avec force :« Voilà trop longtemps que je suis dégoutée par ce qui marche et ce qui ne marche pas pour que je continue à m’y intéresser ! Et je suis bien contente d’y être maintenant indifférente ! Herzog est l’un des metteurs en scène les plus intéressants qui soit actuellement dans le monde.« .
Fin 1978, Isabelle et Téchiné se retrouvent pour Les Soeurs Brontë. Elle incarne Emily, l’auteur du mythique Les Hauts de Hurlevent. Son frère Brandwell est interprété par un jeune comédien inconnu, Pascal Greggory … qu’elle retrouvera quinze ans plus tard pour La Reine Margot. Le film représente la France au Festival de Cannes 1979. Et quelques mois plus tard, au lieu de reprendre le chemin des planches de théatre comme elle en avait l’intention, Isabelle donne naissance à Barnabé, fils de Bruno Nuytten, chef-opérateur fétiche de Téchiné…
En 1981 elle fait un retour fracassant puisque trois nouveaux films, tournés en 1980, sont à l’affiche. Clara et les chics types sort en janvier, Possession et Quartet sont présentés à Cannes. Isabelle obtient le Prix d’interprétation féminine à la fois pour le film de Zulawski et celui de James Ivory. Déjà à cette époque on reproche à Isabelle une trop longue absence, ce à quoi elle répond : « Cette inactivité professionnelle m’a permis de beaucoup réfléchir. Et j’ai fini par me dire qu’il faudrait penser à ce que moi j’ai envie de faire plutôt que d’attendre que quelqu’un arrive et me dise « Votre désir imaginaire, je l’ai entre les mains. Voilà le script ! ». Attendre cela c’est idiot.« . Quelques années plus tard elle achètera les droits du livre Camille Claudel et produira le film …
Mais en attendant, Isabelle enchaîne coup sur coup L’année prochaine si tout va bien, sorti fin 1981, et Tout feu tout flamme, sorti en janvier 1982. Puis en février elle est enfin consacrée par le César de la meilleure interprète féminine pour Possession. Quelle série magistrale ! Partout on titre « Adjani Diva » !
Immédiatement après, Isabelle rejoint les plateaux de Carlos Saura pour Antonieta, puis ceux de Jean Becker pour L’été meutrier et ensuite ceux de Claude Miller pour Mortelle Randonnée. Les trois films ne sortiront qu’en 1983. Auparavant elle abandonne en cours de projet Prénom Carmen de Jean-Luc Godard, et Benvenuta de André Delvaux. Pour expliquer son départ, elle dit à propos de Godard :« Pendant ces quelques jours avec lui, je me suis sentie sans protection, vulnérable…Il a un enthousiasme très pudique, et je crois que pour saisir ce qu’il a de tendre et de chaleureux, il faut avoir la pêche. Et moi, je n’étais pas assez en forme pour affronter ses méthodes de tournage magnifiquement perverses. Ce n’était pas le moment. C’est aussi bête que ça. Alors je suis partie …« .
Isabelle trouve l’expérience Saura décevante, mais s’enthousiasme pour ses deux autres films de l’année. Elle s’entend à merveille avec Miller : « On rit beaucoup sous cape tous les deux. Il est formidable : on a l’impression qu’il libère tout son temps pour les comédiens. Il distingue très bien les responsabilités de chacun sur un plateau, et il sait faire confiance aux autres … Et puis à travers sa façon de filmer, il parvient à rendre une intensité, un trouble très particuliers. Il arrive à transcender des présences et à gonfler de sève, comme ça, une expression, un regard … ». Quant à L’été meurtrier : « Jean Becker me l’avait proposé il y a trois ans. Et j’avais dit non parce que je n’en avais pas le culot … Dans le script, il y avait des choses dramatiques que je n’avais encore jamais faites de cette manière-là et des choses drôles que je n’avais encore absolument jamais jouées …« .
Transit par la publicité. Isabelle Adjani, figure emblématique des années 80 selon Jacques Séguéla, comme le fut Catherine Deneuve dans les années 70, tourne deux spots pour les marques LUX (le savon des stars !) et la lessive Woolite. Ce sont les seules pubs télé qu’elle fera en France. Mais elle posera plus tard aux Etats-Unis pour les chaussettes GAP, et en France pour Renault et Lejaby, ainsi que bénévolement pour l’AICF.
Février 1984, Isabelle obtient son second César pour L’été meurtrier. Elle est au box-office la star la plus aimée et admirée des Français. Tout le monde s’incline : elle est géniale. Elle veut revenir au théatre dans une pièce de Strindberg : « Mademoiselle Julie, pour moi, c’est métaphysique. Un chemin de croix. Strindberg n’est pas un auteur qui peut rester tout seul sur une scène. Il se produit, à cause de lui et autour de lui, des tas d’accidents occultes. Tout un monde tellurique entre soudain en action, qui attire vers les démons ou vers les anges, qui vous laisse abasourdi ou en état de béatitude.« . Mais elle arrête après une cinquantaine de représentations, épuisée et éreintée par la critique : « J’ai eu tort d’avoir voulu que tout soit comme avant, d’avoir voulu retrouver le plaisir innocent de jouer comme lorsque j’étais au Français. C’était de la folie, de la pure folie.« .
Dans le courant de la même année sort un album de chansons signées Serge Gainsbourg, dont Pull Marine qui connaît un immense succès, toujours d’actualité aujourd’hui. C’est Luc Besson qui en réalise le clip. Et en 1985, il lui propose le rôle-titre de Subway : Héléna, en compagnie d’un jeune acteur révélé par Greystoke, Christophe Lambert. Isabelle raconte : « J’aime bien la personnalité de Luc. Sa franchise, sa netteté, sa force incroyable. Il m’a donné le scénario à lire. Je l’ai lu immédiatement et j’ai été sidérée. Cela ne ressemblait à rien d’autre. Il y avait des personnages incroyables, des images audacieuses et pas du tout show-off. J’étais surprise à chaque scène. C’était simple, rapide, avec un humour immédiat …« .
Rumeur ignoble, Isabelle serait atteinte du sida, elle serait morte. Mais Isabelle débarque au Journal de 20 heures de TF1 et prouve en direct à la télévision qu’elle est bien vivante et en pleine forme. Balayées les horreurs de fin 86, début 1987, Isabelle part tourner Ishtar aux Etats-Unis : « Je l’ai fait parce que c’était un scénario bien foutu…et en plus parce que c’était un très joli rôle.« , et devient Présidente de la Commission d’Avance sur Recettes, pour laquelle elle s’implique énormément. Elle se bat pour des causes humanitaires : Campagne contre la faim, SOS Racisme. En 1988, elle retrouvera ses racines en se rendant en Algérie, à la veille du référendum proposé par le Président Chadli, pour « soutenir la naissance d’une démocratie« .
Mais d’abord, en 1987 commence aussi le tournage de Camille Claudel pour lequel Isabelle est outre l’actrice principale, art-producer. Elle veut participer aux choix artistiques. Le rôle de Camille fascine Isabelle : passion amoureuse, pulsion créatrice, élévation de l’âme au travers de l’art, comment résister ? Cela fait déjà un an et demi que le projet s’élabore, il en faut encore deux jusqu’à la sortie en décembre 1988 : « On a veillé à ne pas trop éclairer les zones d’obscurité, à ne pas linéariser sa vie. Et on est toujours partis de la réalité, d’informations de base (Le livre de Reine-Marie Paris et trois valises de correspondance familiale des Claudel confiées à Isabelle et Bruno Nuytten). Des décors aux costumes, jusque dans les mots, tout a été construit en partant d’indications vraies, relevées pour vitaliser et énergiser le film.« . Ce dernier est un triomphe est Isabelle est récompensée par un troisième César en 1989 ! Elle est aussi une nouvelle fois nominée pour les Oscars.
Isabelle disparaît des écrans et part vivre à Londres avec Daniel Day Lewis. Elle veut vivre pleinement et elle a bien raison, mais qu’est-ce qu’elle nous manque ! En 1993, enfin, elle réapparaît en clôture du Festival de Cannes, dans Toxic Affair, hors compétition. Le film ne connaît pas un franc succès, pourtant c’est une comédie subtile et douce-amère sur le destin …
La Reine Margot est alors en cours de production. Le tournage commence au Théatre des Amandiers où Patrice Chéreau filme les intérieurs, et va se poursuivre dans la cathédrale de Saint Quentin et à Bordeaux. Là encore Isabelle explose et nous offre le meilleur d’elle-même : « C’est un personnage complexe. La reine Margot, réinventée à partir du roman de Dumas, vit d’une manière tribale avec ses frères. Elle vit l’amour et le sexe sans lois ni tabous. Elle est à la fois très primitive et très moderne. Ce qu’elle veut, elle le prend. Ou bien elle se laisse prendre. Son éducation a le goût du sang. Le sang du massacre de la Saint-Barthélémy.« . Le film arrive sur les écrans en avril 1994, grandiose. Isabelle est couronnée par un quatrième César en février 1995 … mais elle n’assiste pas à la cérémonie et s’en excuse pour cause de grossesse ! Gabriel-Kane naît le 9 avril à New-York.
Juin 1996 arrive avec Isabelle La Diabolique. Elle partage avec Sharon Stone l’affiche du remake d’un film de Henri-Georges Clouzot. Diabolique est excellent, cependant les critiques sont incapables de le considérer comme une oeuvre à part entière. Ils se perdent dans des comparaisons scabreuses avec la première version. Par ailleurs, la sortie du film est compliquée par un contentieux avec la veuve de Clouzot. Mais les ombres qui planent ne réussiront pas à atténuer l’aura d’Isabelle, toujours aussi rayonnante …
Elle est allée en décembre 1996 à New York pour l’anniversaire des 50 ans de Christian Dior, dont elle porte les couleurs depuis de longues années, et devrait bientôt devenir l’ambassadrice officielle de la maison de haute-couture. C’est d’ailleurs John Galliano qui l’a habillée à l’occasion de sa présidence du 50ème Festival de Cannes, du 7 au 19 mai 1997. Jamais une personne aussi jeune n’avait eu jusqu’à présent cet honneur. Isabelle a au moins trois projets proches en 1997 : Passionnément, avec Gérard Depardieu, réalisation Bruno Nuytten (le film sorti en juin 2000 sera finalement tourné avec Charlotte Gainsbourg et Gérard Lanvin) ; un film d’époque dans lequel elle doit incarner Anne Boleyn, une des épouses du Roi Henri VIII (prévu pour l’automne 1997, il a été annulé, mais aucune raison officielle n’a été donnée à ce propos); et ce qui lui tient énormément à coeur, la vie d’Etty Hillesum, une jeune femme juive hollandaise pendant la dernière guerre, d’après son journal personnel « Une vie bouleversée ».
Elle a par ailleurs acquis les droits de deux livres, en vue d’un éventuel tournage : « Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré » de Paulo Coelho, et « L’épreuve », récit autobiographique de Béatrice Saubin, incarcérée pendant 10 ans en Malaisie pour une histoire de drogue. Isabelle était allée lui rendre visite en prison et elles avaient sympathisé. Isabelle Adjani confiait au printemps 1997 au magazine Paris-Match : « Là, je suis bien dans ma vie, je suis heureuse et je me sens prête à nouveau pour tous les bonheurs. Et pour le cinéma.« . Tant mieux !
Au mois d’août 1998, la réalisatrice Erin Dignam annonce le tournage de son prochain film avec Isabelle et l’acteur anglais Jeremy Irons. En janvier 1999, on entend dire que le film, co-produit par les deux acteurs principaux, aurait pour titre « The last face » (Le dernier visage). C’est une histoire d’amour entre deux volontaires de Médecins Sans Frontières. Le projet initial n’aboutira pas, mais le film sera tout de même réalisé en 2004, avec parmi les rôles principaux, Sean Penn, ami proche d’Isabelle.
Au printemps 2000, Isabelle annonce enfin son retour très prochain, sur les planches ! A partir du 18 octobre, elle interprète donc Marguerite Gauthier dans « La dame aux camélias », projet de Robert Hossein, mis en scène par Alfredo Arias, au théâtre Marigny à Paris. C’est un triomphe, la pièce se joue à guichets fermés, à chaque représentation les spectateurs sont en larmes et font une standing ovation à l’ensemble des comédiens. Isabelle tourne à partir du 21 mai 2001 « La repentie », réalisé par Laetitia Masson, qui sort le 17 avril 2002, mais ne connait pas la faveur du public. Cependant il marque enfin la réapparition au cinéma d’une actrice trop longtemps éloignée des plateaux, qui va enchaîner coup sur coup, sous la houlette de ses producteurs et amis Michèle et Laurent Pétin, deux autres films : « Adolphe » de Benoît Jacquot, et « Bon voyage » de Jean-Paul Rappeneau.
En juillet 2002, Isabelle et Jean-Michel Jarre annoncent leurs fiançailles par voie de presse : il se sont rencontrés il y a quelques mois à peine, mais « il n’y a pas de temps à perdre avec l’éternité ». La démarche semble curieuse de la part de deux êtres qui protègent leur vie privée comme l’on sait, c’est pourtant le meilleur moyen d’éviter les paparazzi et désamorcer leurs traques éventuelles. « Adolphe » arrive dans les salles obscures le 30 octobre 2002 et est immédiatement encensé par la critique, qui déclare que personne n’avait su filmer aussi bien Isabelle à part Truffaut, Nuytten et Chéreau. L’adaptation du livre de Benjamin Constant, pourtant réputé importable à l’écran, est une réussite incontestable. Quant à « Bon Voyage », sorti en avril 2003, c’est un succès mondial, présenté lors de très nombreux festivals. Et peu de temps après, Isabelle fait une apparition humoristique de quelques minutes dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ».
2004 est pour Isabelle une année aussi riche en événements qu’en projets. En juin, dans une interview accordée au magazine Paris-Match, elle annonce sa rupture avec Jean-Michel Jarre. Si réservée sur sa vie privée, si protectrice depuis l’adolescence de son intimité, elle provoque un choc médiatique. Elle est l’emblème du catalogue de vente par correspondance La Redoute pour la saison automne-hiver 2004. Elle s’engage dans des causes variées : l’organisation de la Coupe du Monde de Football, l’homéopathie dans les pays défavorisés. Elle fourmille de projets cinématographiques, un peu partout en Europe, en Chine, au Moyen-Orient. Elle fait le tour du monde des festivals : Moscou, Yokohama, Montréal. Elle donne de très nombreuses interviews, et s’offre au public plus qu’elle ne l’a jamais fait depuis de très nombreuses années.
Patricia Arquette est issue d’une famille d’artistes. Petite fille d’un humoriste à la télévision, fille d’un acteur comique et d’une mère poétesse, elle est depuis l’âge de 18 ans comédienne comme ses quatre frères et sœurs.
Claire Catherine Danes, de son vrai nom est née le 8 avril 1968 à Chicago (Illinois). Dès l’âge de douze ans, elle part rejoindre sa sœur, Rosanna Arquette, de huit ans son aînée, à Los Angeles. Elle suit des cours d’art dramatique, et obtient son premier rôle au cinéma dans Pretty start en 1986. Elle obtient un autre rôle dans The nightmare on Elm street 3 (1987) de Chuck Russell où elle fait une brève apparition victime d’un des nombreux massacres de Freddy. A cette époque, sa sœur commence à connaître une certaine notoriété, principalement grâce au rôle que lui offre Martin Scorsese dans le très drôle et très noir After hours (1986), puis à son rôle dans Le grand bleu (1987).
Son premier grand rôle lui est offert, alors qu’elle n’a que 22 ans, par Sean Penn qui réalise son premier film, le très réussi The indian runner (1990). Elle y occupe un des rôles principaux aux côtés de Charles Bronson, Dennis Hopper et David Morse. Le film est un succès et un tremplin pour la jeune Patricia Arquette. Mais le film qui va la faire connaître au grand public en 1993 est une production de Quentin Tarantino, True Romance de Tony Scott. A elle seule, par sa beauté particulière et sa manière d’imposer son corps à l’écran, elle occulte la pléthore d’acteurs connus qui jouent dans le film (Christian Slater, Gary Oldman, Val Kilmer, Brad Pitt…).
Dès lors, ses talents de comédienne ne cessent de varier et de s’affiner. Elle choisit d’ailleurs de travailler avec des réalisateurs de talent qui lui permettent de s’exprimer dans un cadre cinématographique beaucoup plus riche. C’est Tim Burton, le premier, qui lui donne un rôle à sa mesure aux côtés de Johnny Depp dans Ed Wood (1995). Elle y joue à merveille la compagne/actrice du « plus mauvais cinéaste de tous les temps » et montre l’étendue de son talent avec un rôle aussi riche qu’original. Une fois de plus elle fait preuve d’une parfaite maîtrise de son corps (aussi bien sa voix et sa manière de se vêtir, que son regard et tous ses mouvements devant la caméra concourent à cette beauté froide dont elle affuble l’écran).
C’est cette même année qu’elle épouse Nicolas Cage (qui est sans nul doute lui aussi un des acteurs les plus doués de sa génération) qu’elle avait rencontré deux ans auparavant. Elle enchaîne avec John Boorman dans Rangoon, film assez médiocre dont, une fois de plus, elle ne sort que grandie.
Puis, en 1997, c’est la rencontre avec David Lynch dans ce qui est l’un des plus beaux films des dix dernières années, Lost highway. Non contente de jouer un aussi beau rôle, elle se dédouble en brune fatale, puis en blonde fatale (puis en brune, puis en blonde…), s’offre le plus beau rôle de sa carrière et nous offre une magnifique prestation. Elle change à nouveau de registre en 1999 lorsqu’elle interprète aux côtés de son mari, Nicolas Cage, une pommée attachante qui vient de perdre son père dans Bringing out the dead de Martin Scorsese.
Patricia Arquette n’a que 32 ans et comme l’a écrit Erwan Higuinen dans les Cahiers du cinéma : « Le regard de cette femme, fatale pour elle-même, s’est opacifié : elle nous échappe encore, car elle est désormais surpeuplée. »
Audrey Kathleen Ruston, Audrey Hepburn naît le 4 mai 1929 à Ixelles, une commune de Bruxelles. Elle est la fille unique de Joseph Anthony Ruston, un riche banquier anglo-irlandais, et de la baronne Ella van Heemstra, une aristocrate issue d’une importante famille politique néerlandaise descendant des rois de France et d’Angleterre . (Audrey n’était que très lointainement en famille avec l’actrice Katharine Hepburn ; elles ne s’étaient probablement jamais rencontrées avant qu’Audrey n’accède à la célébrité).
Son enfance n’est guère heureuse, ses parents divorcent alors qu’elle a neuf ans et la guerre éclate en Europe peu de temps plus tard. Audrey a deux demi-frères, Alexander et Ian Quarles van Ufford, issus d’un premier mariage de sa mère. Après que son père les eut abandonnées (un événement qui marquera Audrey à vie), elles déménagent avec sa mère à Londres où la jeune fille fréquente une école privée dispensant une éducation très stricte. La guerre et la violence rythment sa vie et celui de millions d’autres gens… En 1935, après le divorce de Joseph et d’Ella, Audrey et sa mère retournent aux Pays-Bas et s’installent à Arnhem (le grand-père d’Audrey, le baron Aarnoud van Heemstra, fut maire d’Arnhem de 1910 à 1920 et gouverneur du Suriname de 1921 à 1928).
Alors que l’Europe est le centre de la seconde guerre mondiale, Audrey se livre à une passion, la danse classique. En 1939, la guerre éclate et les troupes allemandes envahissent la Hollande. Pour éviter que son nom à consonance anglaise n’attire l’attention des occupants, sa mère lui fait adopter le nom d’Edda van Heemstra, tous ses papiers seront modifiés. En effet, pendant la guerre, être britannique dans une Hollande occupée par les forces allemandes pouvait conduire à l’emprisonnement, voire à la déportation. Mais pour autant, ce pseudonyme ne sera jamais son véritable nom. C’est pendant cette période de guerre qu’Audrey vit ses premières années consacrées au spectacle. Ceci malgré des années difficiles, où Arnhem est ravagée pendant l’opération Market Garden, les restrictions et la famine.
Durant l’hiver 1944, le manque de nourriture, le froid, les conséquences de la guerre altèrent sa santé, la faisant souffrir de dépression et de malnutrition. Le martyre d’Anne FRANCK, sa contemporaine ne cessera de hanter sa mémoire, elle dira que lire son journal aura été comme relire ses propres expériences vues sous son angle à elle. « Cela m’a vraiment détruite, tous les événements que j’ai vécus, elle les décrits avec une précision inouïe pas seulement ce qui se passait au dehors mais ce qui se passait à l’intérieur d’une jeune fille en train de se muer en femme, tout ça en cage ; elle exprime son épouvantable malheur mais le transcende à travers son amour de la nature, son humanité et sa passion de vivre ».
Vers la célébrité
Dès qu’Audrey est capable de se produire sur scène, c’est pour récolter des fonds pour la résistance hollandaise. La guerre sera éprouvante pour la jeune fille, cependant son acharnement et sa passion de la danse la conduisent bien vite au-delà du rêve.
Trois ans après la fin de la guerre, elle part pour Londres avec sa mère, espérant une carrière de danseuse et retrouver son père. Très intelligente, elle parlait couramment anglais, néerlandais, français, espagnol et italien. En 1951, elle commence à décrocher quelques rôles mineurs dans de petits films, sous le nom de Audrey Hepburn. Danseuse quasiment anorexique et paralysée par la timidité, Audrey un peu de mannequinat et de cinéma. A mi chemin du grand monde auquel elle appartenait et d’une pauvreté matérielle obsédante avec toujours l’exemple de l’inflexible vaillance de sa mère. Mais les mannequins n’étaient pas encore des jeunes filles filiformes et elle n’avait rien de commun avec les starlettes qui se mettent au mieux avec les assistants pour réussir.
Puis, remarquée par à Monte Carlo, elle est choisie pour interpréter à Broadway le rôle principal de la pièce de celle-ci, « Gigi ». Colette dira « Elle est un trésor trouvé dans le sable» . COLETTE venait de vendre les droits pour l’adaptation de Gigi à Broadway et elle avait son mot à dire pour la distribution. Audrey avait déjà un petit bagage. L’écrivain était une puissance, les producteurs de Broadway engagèrent la débutante qui parlait parfaitement anglais et leur avait fait une impression délicieuse Après avoir incarné Gigi sur les planches de Broadway, elle s’impose sans peine dans les studios d’Hollywood.
D’ailleurs dans les années 50, Audrey se fiance à l’industriel James Hanson. Cependant, après avoir prévu la date de la cérémonie et avoir acheté sa robe de mariée, elle décide d’annuler le mariage pour pouvoir se consacrer à sa carrière. En 1953, on lui offre son premier grand rôle au cinéma dans la comédie romantique « Vacances Romaines« , aux côtés de Gregory Peck, film pour lequel elle obtiendra l’Oscar de la meilleure actrice. Le tournage, en Italie, fût pénible : chaleur torride, foule en extérieur, exigences démesurées de WYLER qui se vengeait de n’avoir pu obtenir le technicolor. Les journaux se passionnaient alors pour les déboires sentimentaux de la jolie Margaret d’Angleterre et comme Vacances Romaines traitait du mythe d’une Cendrillon moderne où une princesse s’éprend d’un journaliste en quête du scoop de sa vie, la fièvre des paparazzis était au paroxysme.
Audrey maîtrisa toute l’aventure avec la grâce miraculeuse qui la caractérisait et aujourd’hui Vacances Romaines est bien plus qu’une gentille comédie sentimentale, mais plutôt l’un des repères les plus heureux des années 50 et l’inépuisable symbole de toute la nostalgie qu’elles font ressentir. Sa carrière est enfin lancée, après Vacances Romaines, elle peut prétendre devenir une grande Star, égaler les meilleures.
Pourtant lorsqu’elle tourne « Vacances Romaines », les canons de beauté des actrices de l’époque se situaient à l’exact opposé de son physique. C’était le règne des belles blondes explosives aux formes généreuses : Marilyn Monroe, Kim Novak, Lana Turner… À l’autre extrême, Audrey illumine l’écran de son charisme : sa silhouette élancée de danseuse, ses cheveux noirs et ses sourcils bien dessinés mettent en valeur ses immenses yeux au travers desquels passent toutes les émotions. Pour « Vacances Romaines », la costumière hollywoodienne Edith Head lui créée une ligne immédiatement reconnaissable de « rebelle sage » : jupe évasée, chemisier sans manches, foulard et cheveux courts. C’est justement la différence d’Audrey qui la fera atteindre des sommets. Dès lors, elle ne cessera de tourner avec certains des plus grands acteurs Hollywoodiens tels que Humphrey Bogart, William Holden, Henry Fonda, Fred Astaire ,Gary Cooper, Anthony Perkins, George Peppard, Cary Grant, Albert Finney ou encore Sean Connery.
La muse de Givenchy
Le 25 septembre 1954, Audrey épouse l’acteur et réalisateur américain Mel Ferrer, rencontré lors d’une soirée organisée par Gregory Peck. Tous deux auront un fils, Sean Hepburn Ferrer, né en 1960. Mais en 1968, après quatorze ans de vie commune, ils décideront de divorcer, notamment à cause des relations que Mel entretient avec d’autres femmes et de la romance qu’Audrey a vécue avec Albert Finney. Toujours en 1954, elle rencontre le couturier Hubert de Givenchy dont elle devient la muse absolue et l’amie.
Intemporelle, la petite robe noire toute simple, aux bretelles nouées de « Sabrina « est restée dans toutes les mémoires et s’est déclinée depuis en de multiples variations. Pour « Diamants sur canapé« , Givenchy la drape dans un fourreau noir d’une classe invraisemblable : Call-girl au spleen nonchalant, elle séduit le monde entier, un fume-cigarette à la main et son chat sur l’épaule. « Moon River », chanson mélancolique composée par Henry Mancini, fredonnée par une Holly en pantalon corsaire sur un escalier de fer est devenue un classique du romantisme hollywoodien.
D’ailleurs, son amitié avec Hubert de Givenchy l’immortalise en outre comme déesse de la vraie mode, c’est-à-dire du chic indémodable. Sa perfection est un équilibre subtil entre plastique parfaite et beauté de l’âme. Jamais aveuglée par les feux des projecteurs, elle refuse de sacrifier son bonheur familial aux artifices de la gloire, et de grands réalisateurs tels que notamment Visconti ou Hitchcock regretteront de ne pouvoir tourner avec elle. En 1959, Audrey obtient un nouvel Oscar pour sa prestation dans «Au risque de te perdre».
Deux rôles cependant vont conforter ce statut d’icône de mode. Dans « Drôle de Frimousse » en 1957, elle incarne un jeune modèle qui pose pour un grand photographe joué par Fred Astaire. Le photographe Richard Avedon, présent sur le tournage, a lui même donné des indications pour ce film inspiré par sa propre vie, il a insufflé un style flamboyant aux scènes de séances de pose. Audrey va connaître un autre succès phénoménal dans une comédie musicale ultra stylisée de George Cukor en 1964 : « My Fair Lady » dont le directeur artistique n’est autre que le grand photographe Cecil Beaton. La scène des courses d’Ascot reste encore à ce jour un modèle de graphisme, d’esthétique extrémiste et de perfectionnisme.
Le 18 janvier 1969, Audrey se marie avec un psychologue italien, le Dr. Andrea Dotti, rencontré lors d’une croisière. Tous deux auront un fils, Luca Dotti, né en 1970. En 1982, ils divorceront également, à cause des liaisons d’Andrea avec des femmes beaucoup plus jeunes. A la fin de son mariage avec Andrea, Audrey rencontre l’acteur néerlandais Robert Wolders. Tous deux vivront ensemble jusqu’à la mort d’Audrey. Les années passées avec Robert seront, pour elle, les plus belles de sa vie.
Ambassadrice de l’UNICEF
Après neuf ans passée loin des plateaux, Audrey Hepburn consent à tourner « La Rose et la flèche » de Richard Lester en 1979. Malgré les propositions qui affluent de nouveau, la comédienne refuse de relancer sa carrière mais joue tout de même dans « Et tout le monde riait » de Peter Bogdanovich en 1981. Mais Audrey a de nouvelles ambitions…Elle s’implique de plus en plus dans l’humanitaire. Son rôle d’ambassadrice de l’Unicef n’est pas du cinéma et son regard si fascinant à l’écran bouleverse dès lors le monde pour plaider la cause des déshérités et des enfants du Tiers Monde. Jusqu’au bout son élégance aura d’abord été celle du coeur, et Elizabeth Taylor dira «Dieu a désormais à ses côtés le plus merveilleux des anges».
En 1989, elle interprète son dernier rôle au cinéma dans le film « Always » de Steven Spielberg. A la fin de 1992, Audrey commence se plaindre de douleurs. Elle pense tout d’abord qu’il s’agit d’un virus contracté en Afrique, mais c’est en fait un cancer du côlon. Pendant les quelques mois qui lui restent à vivre, Audrey reste auprès de ses proches, profitant de chaque instant passé avec ceux qu’elle aime. Elle décède le 20 janvier 1993 à Tolochenaz (Suisse) des suites d’un cancer du colon.
Jusqu’à aujourd’hui et pour longtemps, des générations de jeunes actrices admirent Audrey Hepburn et tentent de suivre ses traces sans jamais égaler son élégance. Sa féminité gracieuse, son innocence lumineuse, son instinct infaillible pour la mode, ses mouvements de danseuse lui donnaient un charme irrésistible, unique. Audrey Hepburn avait la classe d’une grande actrice, illuminée parfois d’un sourire solaire, inoubliable. Elle aura imposé un nouveau type de glamour et inspiré des milliers de jeunes femmes.
Elle avait des yeux de biche, marrons… marron lumineux. Elle était très jolie et elle le savait.
Elle avait cinq ans lorsqu’on l’aperçut pour la première fois sur nos écrans un cornet d’ice cream à la main. Plus tard, aux années de l’âge d’or hollywoodien, elle devint la chérie non seulement des « rebel without a cause », mais aussi des teenagers en jeans se déhanchant à la Presley devant les jukebox rutilants ou paradant au volant de leurs grosses voitures aux chromes étincelants …
De son vrai nom Natalia Nikolaevna Zakharenko (lequel fut modifié en Gurdin), Natalie naît au cœur de l’été 1938 à San Francisco, Californie, dans une famille d’immigrés russes. Nikolaï, le papa, se débrouille tant bien que mal en accomplissant de petits travaux tandis que Maria, la maman s’occupe du foyer familial. En 1946 apparaît une petite sœur, Svetlana, qui fera un peu de cinéma sous le nom de Lana Wood. Natalie avait également une demi-sœur,Olga, son aînée de dix ans, issue du premier mariage de sa mère. Ambitieuse, cette dernière était persuadée que Natalia possédait des dons d’actrice suffisants pour justifier un rapprochement d’Hollywood, de ses paillettes… et de ses moguls tout-puissants ! Obstinée, elle parvient à forcer les portes de la 20th Century Fox et à imposer son enfant.
Celle dernière a cinq ans lorsque Irving Pichel lui offre sa première apparition à l’écran. Dans «Happy Land» (1943), elle incarne une petite fille qui laisse tomber son cornet d’ice cream, comédie gentillette rondement menée par Don Ameche et Frances Dee. Emballé par l’éveil et l’espièglerie de sa jeune interprète, Pichel la rappelle pour «The Moon is Down» (1943), une adaptation du roman de John Steinbeck dont la tête d’affiche est Sir Cedric Hardwicke.
Confiant, Darryl Zanuck, le patron du studio, la prend sous contrat, lui ouvre les portes de son école et lui permet de retrouver Pichel pour«Demain viendra toujours» (1945), en fille de Claudette Colbert et du supposé défunt Orson Welles. Deux ans s’écoulent sans que les studios ne l’oublient, loin de là. Ainsi, dans «Le miracle de la 34ème rue» (1946), son premier rôle sous le pseudonyme de Natalie Wood, elle interprète la petite fille de Maureen O’Hara, tout à la fois incrédule et espiègle, face au Père Noël auquel Edmund Gwenn n’a aucune peine à prêter ses traits naturellement paternes.
Parfaite, coquine, confondante de spontanéité, elle se retrouve par la suite immanquablement « la fille de » : … Robert Cummings et de Barbara Stanwyck pour «Amazone moderne» (1946); … Gene Tierney, jeune veuve amoureuse d’un fantôme, dans le très beau mélodrame «L’aventure de Madame Muir» (1947) de Joseph L. Mankiewicz; … Bette Davis dans «La star» (1952), actrice déchue devant laquelle elle est pétrifiée d’admiration. Signalons aussi «La flamme qui s’éteint» (1949), un mélodrame de Rudolf Mate à faire embuer les yeux sensibles, dans un rôle qu’elle défend très bien auprès de sa nouvelle maman, Margaret Sullavan. La filmographie de cette décade heureuse jusqu’à son adolescence s’enrichit d’autres partenaires de renom : Rex Harrison, Dan Dailey, Ann Blyth, James Stewart à deux reprises, Charles Laughton, Jane Wyman, Irene Dunne, Bing Crosby, etc.
En 1955, Natalie a dix-sept ans. L’adolescente sort de sa chrysalide et sacrifie ses nattes. Elle est divinement jolie. La Warner Bros la repère.David Weisbart, l’un de ses plus jeunes producteurs, et le réalisateur Nicholas Ray préparent dans l’effervescence «La fureur de vivre»(1955). James Dean, un jeune comédien myope sorti de l’Actors Studio de Lee Strasberg et vivement recommandé par Elia Kazan, est en tête d’affiche. Natalie sera sa petite amie, fraîche et affranchie, entourée aussi de Sal Mineo et de Dennis Hopper, lequel disputera au metteur en scène, hors caméra, les faveurs de la jeune actrice. Ce film, devenu culte, relate le drame d’adolescents ayant à surmonter chacun leur crise familiale. Natalie se voit décernée le Golden Globe et une première nomination à l’Oscar du second rôle, mais la statuette lui échappera au profit de Jo Van Fleet, vedette de «A l’est d’Eden / East of Eden» aux côtés de … James Dean !
La Warner Bros propose à notre vedette le rôle d’une enfant kidnappée par de méchants Comanches qui, après avoir tué ses parents et incendié le ranch familial, en font la squaw de leur chef. «La prisonnière du désert» (1956), l’un des meilleurs westerns de John Ford, demeure l’un des plus grands de l’histoire hollywoodienne. Les valeureux John Wayne et Jeffrey Hunter, partis à la recherche de la jeune fille, nous permettent d’admirer des horizons crépusculaires et de traverser les mers de rochers désertiques de la célébrissime et lunaire Monument Valley.
Raoul Walsh, qui prépare «L’esclave libre» (1957), la souhaite comme partenaire d’un Clark Gable prêt à incarner un Rhett Butler vieillissant.Natalie est emballée, mais la Warner lui préfère Yvonne de Carlo. Le studio pense dédommager sa jeune vedette avec «Bombardier B-52»(1957) de Gordon Douglas, hymne à la gloire du célèbre appareil, mais dont l’audience restera bien en deçà du succès rencontré par le film de Walsh.
Telle une teenager amoureuse, la belle enfant succombe au charme du comédien Robert J. Wagner, familièrement appelé R.J., rencontré sur les plateaux des studios. Il a 30 ans, près de 20 films à son actif, elle un peu plus; tous les deux se prévalent d’une filmographie bien représentative, de succès mérités et d’une cote « bankable », pour utiliser un langage actuel. Leur union sera célébrée le 28 décembre 1957 à Scootdale, Arizona. Mais hélas, leurs carrières respectives les absorbent et l’entente ne tardera pas à se fragiliser … Vient «Les diables au soleil » (1958), où Natalie incarne une jeune métisse source d’un problème raciste entre deux soldats épris d’elle, deux soupirants au charme dévastateur, d’autant plus qu’ils ont les traits de Frank Sinatra et Tony Curtis.
Sa carrière se poursuit avec des hauts et des bas, des films qu’elle n’apprécie pas toujours et des rôles dont elle doute de plus en plus. Elle refuse certains tournages, générant d’irrémédiables situations conflictuelles avec les producteurs. Fragile, elle traverse alors de fortes dépressions qui la conduisent aux cabinets des plus célèbres psychanalystes. Sa vie sentimentale secouée par de multiples liaisons – souvent avec ses partenaires de plateaux – se lézarde et le divorce, inéluctable, est prononcé le 27 avril 1962.
Qui ne connaît «West Side Story» (1961) ? Cette comédie musicale émouvante et envoûtante, transposition moderne de l’histoire deRoméo/Tony et de Juliette/Maria (Richard Beymer et Natalie Wood) illustre la confrontation des « Jets » (les blousons noirs) et des « Sharks » (les Portoricains émigrés à New York) enflammée par les chorégraphies explosives de Jerome Robbins et la musique inspirée de Leonard Bernstein. Ce chef d’œuvre musical détient un record toujours inégalé : 10 oscars attribués et une nomination non transformée … pour Nataliedont ce sera la grande déception professionnelle. Mince compensation : pour son 23ème anniversaire, selon le rituel accordé aux stars, elle immortalisera ses empreintes dans le ciment de la « Walk of Fame » face au Grauman’s Chinese Theater d’Hollywood.
Avec «La fièvre dans le sang» (1961), Elia Kazan relate une tragédie survenue dans une bourgade du Kansas à la fin des années 20. Victime des interdits moraux de l’époque, l’amour qui unit les deux adolescents (Natalie Wood et Warren Beatty) s’écroule et l’émouvante héroïne sombre dans la folie. La composition de l’actrice lui vaut une nouvelle nomination, pas plus heureuse que la précédente. Invitée au Festival de Cannes, elle y apparaît malgré toute radieuse au bras de son partenaire, ébauche d’une idylle chaotique trahie par de nombreuses infidélités réciproques.
«Une certaine rencontre» (1963) retrace celle naissant entre une petite vendeuse et un musicien new-yorkais (Steve McQueen) dont elle tombe enceinte. Sa brillante interprétation lui vaut sa troisième nomination pour la course à la statuette … dont elle sort une fois de plus bredouille. Consolatrice, l’Argentine lui décerne le grand prix de la meilleure actrice au Festival de Mar del Plata.
Autre très belle composition que celle donnée dans «Daisy Clover, la jeune rebelle» (1965) aux côtés de Robert Redford, histoire d’une lente et dure ascension d’une jeune chanteuse de music-hall, marionnette entre les mains d’un producteur tyrannique. Certains critiques n’hésitent pas à lui tresser de nouveaux lauriers, trouvant même qu’il s’agit de son plus grand rôle à l’écran. Sans doute plus exigeant, le public européen ne lui accorda qu’une faible audience.
Dès le film suivant, «Propriété interdite» (1965) de Sydney Pollack, elle retrouve Robert Redford – à qui la lie une profonde et sincère amitié – pour incarner une émouvante fille de taulière aguicheuse, désirée, voire achetée, évoluant dans l’univers glauque et poisseux d’une petite ville de la Louisiane comme aime les dépeindreTennessee Williams.
Enfin, en 1969, en pleine période beatniks, «Bob and Carol and Ted and Alice» de Paul Mazursky peut se percevoir comme une satire érotico-vaudevillesque ou unmarivaudage hollywoodien prônant une émancipation sexuelle inattendue chez des Américains qui, à l’époque, s’affichaient encore très pusillanimes. Ce film au sujet “prometteur” sera son dernier à connaître un grand succès public.
Bien qu’elle gérât ses rôles, Natalie Wood commit les erreurs de refuser ceux qu’elle ne “sentait” pas ou d’accorder la priorité à sa vie familiale. Faye Dunaway profita ainsi de deux superbes opportunités :«Bonnie and Clyde» (1966) et «La tour infernale» (1974). Recalée à trois reprises aux oscars, elle reçut de la presse étrangère Le Lampoon Adward 1966 attribué à l’actrice … la plus mauvaise de l’année ! Non dépourvue d’humour, elle accepta la récompense sans la moindre aigreur.
Le 30 mai 1969, après sept années de célibat qui ne furent pas pour autant solitaires, elle convole avec le producteur anglais Richard Gregson. Deux années plus tard, le divorce prononcé à la veille de son 34ème anniversaire, elle rejoint les bras de son Prince Valiant / R.J. Rassemblés une seconde fois, ils protégeront désormais leurs retrouvailles dans leur villa de Beverly Hills. Natalie donna une fille à chacun de ses époux : respectivement Natasha Gregson (septembre 1970, aujourd’hui actrice sous le pseudonyme deNatasha Gregson Wagner), et Courtney Brooke (mars 1974).
Dès ses 16 ans, elle fut présente sur les écrans de télévision, notamment pour plusieurs épisodes de «The Pride of the Family» (1954), une comédie familiale style « soap opera » bien sage, pour laquelle elle incarne une adolescente mutine et délurée. Par la suite, elle eut des rôles nettement plus importants : «The Affair»(1973) qu’elle tourna en Pennsylvanie auprès de Robert Wagner au lendemain de leur remariage; «La chatte sur un toit brûlant» (1976) dans le rôle que tenait Elizabeth Taylor à l’écran; «Tant qu’il y aura des hommes» (1979), reprenant le personnage de l’épouse délaissée et bafouée que personnifia si bien Deborah Kerr et qui lui valut un second Golden Globe; «The memory of Eva Ryker/Les diamants de l’oubli» (1980), son tout dernier téléfilm aux côtés de Jean-Pierre Aumont et de Mel Ferrer.
Au lendemain du Thanksgiving, le 29 novembre 1981, c’est le drame. Un flash apparaît sur toutes les chaînes de télévision. Dans l’incrédulité la plus totale, nous apprenons le décès de Natalie Wood, noyée nuitamment au large des côtes californiennes, non loin de Santa Catalina Island. Cette mort très controversée sera officiellement déclarée accidentelle. Avec Robert Wagner, Christopher Walken, son partenaire de «Brainstorm» (1981) en cours de tournage, et Dennis Davern, le skipper de leur yacht le« Splendor », ils auraient bu plus que de raison, au point qu’une rivalité se serait déclarée entre Wagner et Walken. Natalie les aurait quittés et rejoint sa chambre mais, réveillée par le bruit du canot cognant bruyamment le yacht, se serait levée pour mieux l’attacher. Elle aurait perdu l’équilibre, aurait glissé et serait tombée à la mer.
Pourtant, l’autopsie du corps, retrouvé le lendemain matin, révèle des marques suspectes et les interrogatoires des contradictions. Les résultats d’une enquête que l’on dira bâclée donnera libre cours à bien d’autres supputations. Nonobstant, le très sérieux « Time Magazine » conclura : « It was not a homicide, not a suicide. It was an accident ( Ce n’était pas un crime, ce n’était pas un suicide, c’était un accident) ». Le verdict officiel se prononcera dans le même sens. Mais, depuis le printemps 2010, Lana Wood a déposé au bureau du shérif du comté de Los Angeles une demande pour rouvrir le dossier. Affaire à suivre, donc …
Sorti deux ans plus tard, «Brainstorm» ne rencontrera qu’un succès mitigé. Natalie devait tourner encore quelques scènes pour lesquelles elle fut remplacée par une doublure filmée de dos. A la fin du générique, la MGM saluera l’ensemble de sa carrière par une brève dédicace. Cet hommage bien mérité aurait été mieux valorisé par un film nettement plus représentatif, une histoire et une réalisation sensiblement moins absconses.
En 2004, la Cypress Point Productions produit un téléfilm en deux parties, «The Mystery of Natalie Wood/Natalie le prix de la gloire», réalisé par Peter Bogdanovitch et interprété par Justine Waddell. A ce jour, M6 demeure la seule chaîne française à l’avoir diffusé.
Le 2 décembre 1981, les obsèques de l’actrice amenèrent de nombreuses personnalités du monde artistique au paradis des stars, le Westwood Memorial Cemetery de Los Angeles, où reposaient déjà Marilyn Monroe, Dean Martin, Burt Lancaster et Cornel Wilde, …. On pouvait notamment reconnaître, suivant le cercueil recouvert de gardénias (ses fleurs préférées) et accompagnant Robert Wagner : Frank Sinatra, Jack Lemmon, Rock Hudson, Gregory Peck, David Niven, Fred Astaire, Sir Laurence Olivier, Elizabeth Taylor et Christopher Walken. Aujourd’hui, il reste une tombe toute simple surmontée de la croix orthodoxe russe et gravée de l’épitaphe de circonstance.
Outre ses films, que retenir de cette enfant prodigue, de cette jeune actrice, mais aussi de cette maman, qui nous quitta aussi tragiquement par cette nuit sombre et froide de novembre, dans une baie voisine de l’endroit où, neuf ans plus tôt, elle avait “re-épousé” Robert Wagner ?
Elle avait 43 ans et un long chemin encore à parcourir, des opportunités sans doute à nous séduire et nous émouvoir. Elle ne put nous offrir ces cadeaux. Nous aurions souhaité qu’elle soit encore parmi nous, plus belle, plus incandescente que jamais.
Elle avait des yeux de biche, des yeux marron, source d’un regard lumineux.
Kate Winslet est née dans une famille de quatre enfants, le 5 octobre 1975 à Reading, en Angleterre. Son père, ainsi que ses deux sœurs, Anna et Beth, ses grands-parents et autres oncles et cousins, appartiennent au monde du théâtre ce qui laisse planer peu de doute sur les origines de l’envie de devenir comédienne de Kate Winslet. Elle affirme avoir eu une révélation à l’âge de 5 ans alors qu’elle jouait le rôle de la vierge Marie dans une pièce de son école. Comme elle n’a aucun doute sur sa vocation, elle entre dès l’âge de 11 ans à la Redroofs Theater School, pour commencer sa formation d’actrice. Elle apprend à jouer, mais également à chanter et à danser.
Elle débute sa carrière à 13 ans dans une publicité pour une marque de céréales. Elle tourne dans diverses autres publicités et fait ses débuts au théâtre. A Londres, on la retrouve sur les planches en Pandora dans Adrian Mole et en Wendy, dans Peter Pan. La télévision la remarque et lui ouvre ses portes. Elle joue alors dans de nombreuses séries dont notamment Causalities, en 1989, Dark season en 1991 et Get Back en 1992.
Son premier rôle au cinéma lui est offert par Peter Jackson en 1994. Dans Créatures Célestes, elle joue le rôle d’une jeune fille de bonne famille, légèrement hystérique, qui vit une grande amitié amoureuse avec une de ses camarades de classe. Elles sont si proches l’une de l’autre que leur relation inquiète leur entourage qui tente de les séparer. Ces deux créatures célestes, qui ne vivent déjà plus dans le même monde que les autres, organisent méticuleusement le meurtre de la mère de l’une d’elles, pensant qu’alors plus rien ne pourrait les séparer. Le film est très bien accueilli par la critique et fait connaître Kate Winslet au reste du monde. Elle est repérée par un agent américain qui lui propose de travailler à Hollywood.
Kate Winslet débute sa carrière américaine en 1995, dans une production Disney, A kid in King’s Arthur Court, qui s’avère être un navet. Mais l’actrice ne se laisse pas décourager et la même année, on la retrouve dans le très beau film de Ang Lee, Raison et sentiment, au côté de Hugh Grant et Emma Thompson. Le film est un succès et le talent d’actrice de Kate est reconnue par le public et la critique. Elle est alors nominée aux Oscars et aux Golden Globes pour le meilleur second rôle féminin.
En 1996, on la retrouve à l’affiche de deux films : transformée en mère courage, elle joue dans Jude de Michael Winterbottom et se laissant sombrer dans la folie d’Ophélie, elle joue dans Hamlet de Kenneth Branagh. En 1997, elle triomphe au côté de Leonardo DiCaprio dans le très beau film de James Cameron, Titanic. Elle interprète le rôle de Rose, jeune fille de la haute société qui s’apprête à épouser, lors d’un mariage arrangé, un riche héritier. Etoufée par le monde dans lequel elle vit, son hypocrisie, ses conventions, elle se sent prisonnière et impuissante. C’est grâce à un jeune homme du peuple, Jack, qu’elle réussira à donner un sens à sa vie en tournant le dos à son passé. Un peu plus épargnée que Leonardo par la « Titanicmania », elle continue tranquillement sa carrière. On la retrouve en 1998 dans Marrakech Express de Gillies Mac Kinnon, puis en 1999, dans Holy smoke de Jane Campion avec Harvey Keitel et Pam Grier.
Dans Quills – la plume et le sang, elle donne la réplique à Geoffrey Rush et Joaquin Phoenix dans un film relatant les exploits du Marquis de Sade. L’année suivante, elle tourne Iris avec Judi Dench et son rôle lui permet de décrocher une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Puis dans La Vie de David Gale, sorti sur les écrans français en avril 2003, elle incarne une journaliste qui veut prouver l’innocence d’un militant contre la peine capitale lui-même condamné à mort.
Côté vie privée, le 29 novembre 1998, elle épouse très discrètement Jim Threapleton, un assistant-réalisateur qu’elle a rencontré sur le tournage de Marrakech Express. Le couple a eu une petite fille ensemble, Mia, mais il ne tarde pas à divorcer. Elle vit ensuite plusieurs mois avec le réalisateur Sam Mendes. L’actrice et le cinéaste se marient sur un coup de tête et sans leur famille pendant des vacances aux Antilles. Seuls Mia et trois amis du couple assistent à la cérémonie.
Rachel Weisz est une actrice et productrice anglaise. Elle a été également la compagne de Darren Aronofsky de 2001 à 2010 avec qui elle a un enfant. Depuis juin 2011, elle est l’épouse de Daniel Craig. Rachel Weisz grandit dans le quartier londonien de Hampstead. Sa mère, Edith, est une psychanalyste d’origine autrichienne née à Vienne. Son père, George, est un inventeur hongrois d’origine juive qui s’est réfugié en Angleterre pour échapper aux nazis. Rachel Weisz dit avoir grandi dans une famille juive intellectuelle et se décrit comme juive. Elle a une sœur, Minnie, artiste peintre.
Elle fait sa scolarité à la North London Collegiate School, puis au Benenden School puis, dès l’âge de treize ans, à St Paul’s Girls’ School. Elle entre à Trinity Hall de l’Université de Cambridge, où elle monte une petite troupe de théâtre : les Cambridge Talking Tongues, qui gagneront un Guardian Student Drama Award pendant le Edinburgh Festival Fringe. Après avoir obtenu son diplôme de littérature anglaise, elle peut se consacrer entièrement à sa passion pour le théâtre, et plus particulièrement à la comédie.
En 1993, elle décroche ses premiers rôles dans des téléfilms et séries (dont Inspecteur Morse), puis en 1995 en incarnant Gilda dans Sérénade à trois, pièce de théâtre de Noël Coward datant de 1933, au Gielgud Theatre dans le West End. En 1995, elle apparaît pour la première fois sur grand écran dans Poursuite (Chain Reaction), où elle se fait remarquer par le réalisateur Bernardo Bertolucci qui lui propose la même année un rôle dans Beauté volée. Elle continue à travailler dans le cinéma anglais ; on la voit dans My Summer with Des, Au cœur de la tourmente, Trois Anglaises en campagne, et I Want You, film de Michael Winterbottom.
Rachel Weisz connaît la consécration en 1999, lorsqu’elle interprète le rôle d’une jeune égyptologue dans La Momie (de Stephen Sommers, avec notamment Brendan Fraser dans le rôle principal). Elle a également joué dans la suite de ce film, Le Retour de la momie (2001). Elle délaisse le théâtre en 2001 pour se consacrer entièrement au cinéma, mais on a pu la voir dans Soudain l’été dernier de Tennessee Williams, dans le rôle de Catherine, et dans Fausses Apparences de Neil LaBute (dont elle a aussi produit une version cinématographique en 2003).
Elle tourne environ un film par an, dont Stalingrad (2001), Pour un garçon (2002), Le Maître du jeu (2003), et Constantine (2005). En 2005, elle joue dans The Constant Gardener, une adaptation cinématographique du roman homonyme de John le Carré dont l’histoire se déroule dans les bidonvilles kenyans de Kibera et Loiyangalani. Elle se vit décerner l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour ce rôle, ainsi que le Golden Globe et le Screen Actors Guild Award. Dans son pays natal, elle fut reconnue pour ce rôle avec une nomination au BAFTA de la meilleure actrice et les prix de l’actrice de l’année aux London Critics Circle Film Awards et British Independent Film Awards.
En 2006, elle est invitée à rejoindre l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences. La même année, elle joue dans The Fountain de Darren Aronofsky et incarne la voix de Saphira dans Eragon, et en 2007, elle joue dans My Blueberry Nights de Wong Kar-wai. Ses projets futurs incluent Une arnaque presque parfaite, où elle incarnera le rôle d’une riche américaine victime de deux escrocs (Adrien Brody et Mark Ruffalo), l’adaptation cinématographique du roman Lovely Bones (le tournage a commencé en octobre 2007), Luna, et Sin City 2. En 2008, elle interprète le rôle de la philosophe Hypathie dans le drame historique Agora d’Alejandro Aménabar, aux côtés de Max Minghella et d’Oscar Isaac. Le film reçoit un Goya du meilleur scénario original et la prestation de Rachel est grandement acclamée par le public.
Le 7 juillet 2007, elle prend part à la section américaine de Live Earth. Fin 2010, elle double son propre personnage dans la série américaine Les Simpsons. En 2011, elle devient l’égérie de la marque Bulgari, notamment pour le parfum Jasmin Noir, et tient le rôle principal d’Hester Collyer dans le film The Deep Blue Sea, de Terence Davies. L’année suivante, elle incarne le rôle principal féminin de Jason Bourne : L’Héritage, quatrième opus de la série de film Bourne. Elle devait faire partie du casting du nouveau long-métrage de Terence Malick, To the Wonder, mais son rôle est finalement coupé au montage.
Le 22 juin 2011, elle s’est secrètement mariée avec Daniel Craig à New York. Seules quatre personnes ont été invitées, Ella Craig, la fille de Daniel Craig (de son premier mariage avec l’actrice écossaise Fiona Loudon), le fils de Rachel Weisz, Henry Chance (qu’elle a eu avec le réalisateur Darren Aronofsky) et leurs deux témoins.