A LA POURSUITE DE DEMAIN de Brad Bird

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U.S.A. – Aventure, comédie, science fiction – Date de sortie : 20/05/2015 – Durée : 02h10 – Titre original : TOMORROWLAND

Avec : Britt Robertson, George Clooney, Hugh Laurie, Raffey Cassidy

Résumé : Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune… Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin !

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A la poursuite de demain – Demain ne meurt jamais …

Cette production Disney est un spectacle réjouissant super bien rythmé, drôle, émouvant, trépidant, bourré d’idées référentielles, tout cela animé par la patte singulière et personnelle de Brad Bird. On se délecte de la précision de la réalisation (surtout son sens de la spacialité !), de ses passions vibrantes et récurrentes qui traversent toutes ses oeuvres (Paris, les robots en tout genre !, etc), et de ses personnages très proches par moment de ses films d’animation dans leur comportement et leur dynamisme : il aime en effet les faire voltiger, booster leur capacité physique et les maltraiter, toujours avec compassion, dans des chutes impressionnantes. Et puis il est difficile de ne pas penser aussi aux productions Amblin (1) de la grande époque avec cette alliance entre personnages attachants, univers fantastique et efficacité du récit.

Britt Robertson, interprétant Casey Newton l’héroïne du film, est impliquée comme peu d’actrice de son âge peuvent l’être. Impressionnante autant dans les scènes de comédie que dans les scènes d’action, on la sent vraiment investit physiquement et émotionnellement dans son personnage : avec ses airs de jeune femme volontaire, battante et énergique, difficile de ne pas penser à Jennifer Lawrence. On la suit du début à la fin dans ses aventures aussi spectaculaires que rocambolesques, les effets spéciaux et les décors futuristes proposant un univers des plus fascinants.

Casey Newton a typiquement le profil et le rôle d’un agent spécial. On peut dire qu’elle fait clairement écho à la filmographie du cinéaste, puisque Brad Bird tourna le dernier Mission impossible en date, en plus de donner du piment à ce récit d’aventure sans trop de temps mort ou les héros doivent sans arrêt échapper à leur poursuivant. Casey sera, de plus, repérée pour ses talents par un recruteur tout à fait atypique : sans dévoiler la nature d’Athena, dont le nom évoque déjà beaucoup de chose, la candide Raffey Cassidy incarne un personnage tour à tour innocent, charmant, énigmatique et vraiment surpuissant. Elle montrera l’étendu de ses talents dans de magnifiques scènes d’actions à couper le souffle !

Le récit entretient vraiment un suspense palpitant au fur et à mesure que les révélations tombent. Rarement le talent de conteur de Brad Bird, qui signe aussi le scénario (2), ne se sera autant épanoui que dans ce blockbuster familiale. Pourtant habitué à l’animation, je savais qu’il était un metteur en scène live très doué puisqu’il était, comme je le disais plus haut, derrière la caméra de Mission Impossible : protocole fantôme (2011), visuellement époustouflant et profondément immersif. On peut dire qu’il applique avec encore plus d’inspiration et de génie son travail du cadre, du découpage et de la profondeur de champ, car il prend un malin plaisir à jouer sur une dualité ludique ou deux réalités se chevauchent dans un même plan au contact du fameux pin’s magique.

Sa maîtrise des effets spéciaux est toujours au service de l’histoire, son plaisir de mixer images réelles et images de synthèses est vraiment communicatif, et jamais il n’utilise ces dernières juste pour l’esbroufe : à ce titre, le passage de nos héros à Paris et l’utilisation qu’il fait de la tour Eiffel est un grand moment d’anthologie qui, en tant que français, ravie autant nos sens que notre imagination. Symboliquement, cette mise en image qui représente à la fois le monde des inventions, des sciences – monde rationnelle/image réelle – et celui de la science fiction, du futur – monde irrationnelle/image de synthèse, trouve une fluidité étonnante dans cet univers, tant il est parfois difficile de discerner ce qui réel et ce qui ne l’est pas.

Du début à la fin, le film nous embarque dans un voyage aussi haletant que surprenant, rythmé par des rencontres improbables et des personnages hauts en couleur. Ce grand 8 en 2D et sa tonalité parfois théâtralisé doivent sûrement au fait que le film est, à la base, une attraction du parc Disney. A la poursuite de demain parvient à restituer des émotions pures, intègres, et, fidèle à sa tradition, nous fait croire au Merveilleux dans le sens noble du terme.

De plus, on remarquera que la firme Disney fait des efforts pour moderniser ces thématiques. La famille et les bons sentiments sont moins au centre que dans ses autres productions, proposant une réflexion sur notre manière de vivre et une vision plus ou moins sombre que l’on peut se faire de l’avenir. Mais malgré un fond plutôt progressiste et en phase avec notre époque, je l’ai trouvé un peu démonstratif, limite barbant, dans sa morale sur la dernière partie. Ce sentiment de gène à même fini par grignoter – dans son final – l’euphorie ressentit pendant quasiment toute la durée du film.

Si les intentions sont louables, ces bavardages excessifs surlignent un discours qui s’imbriquait déjà parfaitement dans son intrigue et que l’on avait parfaitement saisit en tant que spectateur. En résumé, A la poursuite de demain est un beau et émouvant divertissement consommable sur place, offrant un lot enivrant de sensations fortes et d’images fabuleuses, mais qui hélas s’oublie très vite une fois sorti de la salle.

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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon

(1) – Société de production crée par Steven Spielberg, K. Kennedy et F. Marshall en 1981, à qui l’on doit Gremlins, L’aventure intérieure, Les goonies, Qui veut la peau de Roger Rabbit, les Retour vers le futur, etc

(2) – Co-écrit avec Damon Lindelof (Prometheus, Star Trek into darkness, World War Z, etc) et Jeff Jensen, qui n’avait encore rien écrit.

BANDE ANNONCE :

REBELLE de Mark Andrews & Brenda Chapman

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U.S.A. – Animation (01h35min) – Date de sortie : 01/08/2012 – Titre Original : BRAVE

Résumé : Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

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REBELLE – La fausse revanche d’une rousse

Mauvaise nouvelle ! PIXAR, après le décevant mais sympathique Cars 2, récidive avec ce Rebelle qui ressemble davantage à une production Disney mineure et classique, vêtu certes des apparats magiques de la firme américaine la plus douée de sa génération, qu’à une oeuvre majeure et originale comme on avait l’habitude d’en voir jusque là. Rebelle n’est rien de moins que le signe de la soumission de PIXAR face à Disney, car dans ce récit banal sans ambition, jamais on ne distingue la subtilité de PIXAR – du moins, dans le contenu de son scénario – qui d’habitude, se distingue clairement de ses concurrents par la complexité de ses histoires et ses plusieurs niveaux de lecture. Ici, rien de tout ça, bien au contraire !

Malgré ces nombreux défauts, Rebelle nous montre une fois de plus tout le savoir faire et la créativité de Pixar : la qualité visuelle est renversante et on a vraiment l’impression qu’ils franchissent une étape à chacun de leur métrage, poussant à chaque fois plus loin les possibilité de l’animation en image de synthèse. Les décors de l’Ecosse médiéval sont somptueux et représentent une nature belle et sauvage, à l’image de son héroïne Medira.

Mais avec ses personnages secondaires, on sent malheureusement que Pixar poursuit une ‘tradition Disneyisante’ puisque leur fonctionnalité est purement humoristique ; outre les trois petits frères – assez insupportable sur la longueur, on peut citer un corbeau qui parle et un garde qui roupille en guise de gag de répétition, une sorcière mal exploitée qui fait d’ailleurs assez penser à Yubaba du Voyage de Chihiro (photo du dessous) …. mais comme Pixar est fan de Hayao Miyasaki, il s’agit surement là d’un hommage !

Le récit sera exclusivement centré sur les relations de la mère et la fille en occultant tout le reste. Car la scène d’ouverture n’annonce absolument pas les enjeux du récit puisque on nous montre la mère et la fille prendre leur jambe à leur coup quand apparaît la menace : en effet, un ours sauvage s’attaque à la ‘famille’. Quelques années plus tard, on nous montre que le père a perdu sa jambe dans la bataille et que les hommes ne sont bons, de toute façon, qu’à chasser, se battre et s’amuser, en témoigne les nombreuses scènes qui jalonnent le récit : aucun signe en tout cas d’un prince charmant. La conscience est ici incarner par la reine Elinorqui fait tout pour éduquer sa fille dans cet environnement primaire et impulsif. Elle lui répète que la tradition est importante et que le mariage est l’étape à suivre pour souder des liens pacifiques entre tribus et ainsi ne plus se faire la guerre.

Le sujet principal serait donc l’émancipation féminine et de ce coté là, on assiste sans trop de surprise à ce parcours initiatique qu’on a déjà vu plusieurs fois, certes, mais pas sous la plume numérique de Pixar. Car tout au long de l’histoire, la mère et la fille apprendront de leurs erreurs : Merida répare le tissu qu’elle a déchiré en prenant conscience de ses fautes etElinor, changée en ours par le sortilège d’une sorcière provoqué inconsciemment par Merida, comprendra les impulsions de sa fille et son besoin de liberté sous sa forme animal et pardonnera à son tour son comportement, après avoir aussi passé du temps avec elle loin du château.

La mère et la fille ont commencé à recoudre des liens. En découle un long monologue de Merida dans la grande salle du château, que sa mère lui dicte, insuffle en partit du fond de la salle par des signes, alors que les hommes se chamaillent à cause de la princesse qui n’a toujours pas choisi de prétendant. Cette scène, aussi émouvante soit elle, en dit long sur la morale du film. Ainsi, on apprendra que la tradition du mariage imposé étouffe et empêche l’individu de s’émanciper et qu’il est beaucoup mieux pour lui de pouvoir choisir son amoureux : les prétendants affirmeront mêmes ces dires.

Leur aventure à toutes les deux qui précèdent ce discours leur à fait prendre conscience qu’il faut en finir avec la tradition et que ce mariage n’a plus de sens à leur yeux. En effet, la découverte du château en ruine de la Légende connu de tous hanté par l’ours Mordù, premier homme à avoir semé la discorde et la guerre, s’est changé lui aussi en ours pour s’être opposé à sa famille en ‘brisant’ les liens qui les unissaient (en témoigne l’article de bois scindé trouvé dans les décombres qui fait écho à l’acte de Merida et des conséquences futures si elle ne réparent pas ce qu’elle a brisé).

Ce dont on se rend moins compte c’est qu’on assiste, au fond, à un film extrêmement bancal et bien sage, loin des récits vraiment atypiques et riches de Pixar à savoir, recyclé du vieux avec du neuf, en utilisant des décors contemporains en toile de fond. C’est en tout cas ce qui les distingue de Walt Disney et des autres productions ; Rebelle (Brave en anglais … à croire que les traducteurs français ont des problèmes avec l’anglais puisque brave signifie ‘courageux’) ne correspond donc par trop, sur le papier, à une histoire typée Pixar et encore moins quand on regarde ou analyse la totalité du long métrage très pauvre scénaristiquement.

Quand on repense à l’ouverture du film, on se demande alors ce que les auteurs veulent nous dire. D’un coté, on nous dit que les femmes sont protégées grâce aux méthodes martiales, à cette ‘tradition’ guerrière qui tend à protéger la famille et la société, d’un autre, on aborde l’émancipation féminine et la bravoure … D’un coté les traditions étouffent les individus et les relations amoureuses (on dirait que PIXAR a cinquante ans de retard sur ce coup là !), de l’autre, elles lui permettent de préserver sa culture : toujours dans la scène d’introduction, on donne d’ailleurs très vite raison au mari/père posant son arc sur la table aux coté des victuailles (chose qui agace l’épouse/mère) et l’utilisera la minute d’après pour défendre sa famille de la menace animale.

L’homme a donc clairement une valeur guerrière dans cette réalité exposée ; quand Elinor gronde sa fille à propos de l’arc qu’elle pose sur la table du salon, dès la deuxième séquence, le père ne comprend pas le comportement de sa femme et fait ainsi l’éloge de son arme qui l’a sortit de nombreuses situations critiques (comprendre : la première scène du film). Le mari (les ‘Hommes’ ?) aura toujours besoin de ses armes pour se défendre de l’oppresseur, la menace. Alors que la ‘Femme’, elle, incarne ici l’éducation, la culture, la conscience. Rebelle ne trouve jamais son équilibre face à cette présentation des choses car à vouloir jouer les féministes, les auteurs se perdent dans leur discours, leur morale, en témoigne ces deux premières séquences qui n’augurent rien de bon pour la suite des événements …

C’est d’ailleurs curieux de voir l’équipe de PIXAR se servir magnifiquement de la mythologie écossaise, son folklore, pour servir un propos pas du tout moderne (encore une fois, on est en 2012, pas en 1912) : cette démarche artistique ressemble plus à Disney qu’à PIXAR en tout cas, d’où ma grande surprise ! D’un coté on nous offre du rêve, de la féerie (petite lumière bleue qui symbolise le destin, sorcière qui lance des sorts, héroïne belle et fougueuse avec ses boucles flamboyantes qui volent au vent, scènes d’action spectaculaires) pour nous charmer, nous éblouir, et de ce coté là, on est admirablement bien servit. De l’autre, on jongle sur les concepts pour, dans le fond, nous divertir à défaut de nous faire réfléchir sur la condition humaine et sur les fondement d’une société : la tradition est ici réduite à une symbolique puérile qui soit disant empêche l’individu de s’émanciper, sans qu’on expose le sens premier, le rôle fondamental qu’elle a sur un peuple.

Dans Rebelle, la tradition est juste un outil souple et pernicieux qui se met au service du récit et jamais on ne s’interroge sur la nature de celle-ci, sur l’impact réel qu’elle a sur les individus. Ici, la ‘bravoure’ consiste simplement à s’opposer à sa mère et la tradition pour, au final, nous pondre une morale qu’on a déjà vu milles fois chez Disney. Dans Monstre & Cie ou Wall-E, les auteurs allaient jusqu’au bout de leurs idées dans leur final respectif, secouant justement un peu la morale conservatrice de leur pays (les pleurs transformés en rire pour le premier et l’influence néfaste du matérialisme, de la sur-consommation et de la télévision pour le second). Mais vraiment rien de bien transcendant dans cette production.

Après, oui, on ne va pas reprocher aux américains d’être des américains, mais PIXAR nous avait habitué à beaucoup mieux avec Wall-E, Ratatouille ou encore Là-haut ! ; ces trois scénarios admirablement construits ne perdait jamais de vue ni leur objectif, ni les enjeux dramatiques exposés au début de leur histoire. Avec ce Rebelle, la morale de ce conte n’a absolument pas sa place à travers tous les tenants et aboutissants du récit développés dans ce scénario.

A nier et occulter de la sorte la fonction profonde de la tradition (car il en est question dans Rebelle), de la mémoire collective donc, Rebelle prônent les vertus et la fougue de la jeunesse face au joug de la tradition, à son soit disant conditionnement ou déterminisme. A ce titre, Ratatouille est l’exact contraire de Merida : il n’est pas influencé par son déterminisme puisqu’il aspire à autre chose ; il n’est donc pas réduit à sa condition de rat et vit son aventure et se révèle loin des siens.

Comme si la liberté et l’indépendance ne pouvait s’obtenir qu’en défiant ses valeurs étouffantes et oppressantes ancestrales ! A leurs yeux – ceux des auteurs en tout cas, la tradition s’est forgé sur un drame que les peuples essayent d’occulter ; c’est certes un peu vrai, mais une tradition ne peut se réduire de la sorte à un drame ancestrale, la tradition sert aussi à créer du lien social et à rapprocher les gens dans une unité civilisatrice.

La véritable rébellion, ou bravoure pour être plus juste, consiste justement à remettre en cause ses valeurs et leurs vertus (des traditions) à un moment donné, lorsqu’un événement vient troubler l’ordre des choses, pas à les combattre et les renier quand on fait face à un problème tel que celui du mariage imposé ! Ces thèmes sont typiquement hollywoodiens et je ne leur reproche absolument pas d’aborder ces thèmes et cette époque, mais PIXAR n’a jamais aspiré par le passé à cette description infantile et complaisante du monde et il serait vraiment dommage que la firme continue dans cette voie rétrograde.

Je trouve ça d’ailleurs assez déplorable de la part des auteurs de puiser dans un exotisme folklorique européen, une imagerie propre aux merveilleux et nous en mettre plein les yeux pour, au final, exposer non pas un message universel comme nous pourrions le croire (émancipation de la femme/de l’individu ou la rébellion face à une autorité menaçant l’intégrité de celle/celui-ci), car s’il s’agissait vraiment de cela, j’aurais été le premier à applaudir, mais bel et bien de nous imposer une idéologie primaire typique de l’Amérique ou les vieilles traditions européennes font figurent de maléfices. PIXAR, rebelle toi de Disney !

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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon

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