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U.S.A. – Aventure, fantasy, comédie (01h51) – Date de sortie : 21/10/2015
Avec : Levi Miller (II), Hugh Jackman, Rooney Mara, Garrett Hedlund
Résumé : Proposant un nouveau regard sur l’origine des personnages légendaires créés par J.M. Barrie, le film s’attache à l’histoire d’un orphelin enlevé au Pays Imaginaire. Là-bas, il vivra une aventure palpitante et bravera maints dangers, tout en découvrant son destin : devenir le héros connu dans le monde entier sous le nom de Peter Pan.
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AVIS : Ni complètement raté, ni complètement réussi, Pan n’est hélas rien d’autre qu’une histoire extra-banale dans un univers extraordinaire. Mettant de coté ce gros défaut, le film est plutôt bien rythmé : je dois bien avouer qu’on s’ennuie assez peu. Mais dans le genre recyclage de vieilles formules et cross-over d’univers cinématographiques, on se tire les cheveux toutes les dix minutes à la vision du spectacle sans originalité qui défile sous nos yeux. Il est quand même difficile d’effacer cette (très grosse) impression de revoir en filigrane Star Wars, Avatar, Indiana Jones ou encore les Harry Potter tant dans la mécanique de récit, l’imaginaire, les archétypes que les facilités de scénario lié au fantastique concernant le dernier susnommé : exemple, la mémoire de l’eau qui permet au héros de découvrir une anecdote liée à son passé. C’est bien joli mais ça sert à rien !
Toute cette panoplie visuelle numérique déployée sous nos yeux pour qu’au final aucune scène ne reste vraiment dans les mémoires, j’en reste perplexe et frustré, même si quelques scènes (les pirates pêchant les orphelins, l’évasion de la prison de Barbe-noire, le combat sur les trampolines) peuvent un temps soit peu éveillés notre attention, comme le bestiaire et autres créatures fantastiques que les héros croiseront. Heureusement que visuellement Joe Wright (Reviens-moi, Anna Karenine, Le soliste, Hanna) agence de très beau plan et crée un certain vertige sur les scènes d’actions aériennes, sinon le film m’aurait paru vain et long pour ne pas utiliser d’adjectif désagréable.
Parfois, il y a quelques bonnes idées récurrentes comme le ‘retour du bâton’ dans les scènes de combats (l’arme de Tiger Lili, la poulie du navire), mais ce n’est même pas exploité à fond. Quitte à faire dans l’extravagant et le second degré – que le film assume plutôt bien, je pense que les créateurs auraient du davantage se lâcher et proposer davantage de folie. Il manque ce petit souffle alors que par instant, on sent une petite flamme animée le spectacle mais les aventures rocambolesques des héros n’embrasent jamais l’écran ! Et je suis vraiment mitigé sur la présence de Rooney Mara en princesse guerrière indienne. Je n’ai pas cru deux secondes à son personnage et je pense qu’une autre actrice aurait été préférable, alors que d’ordinaire j’aime bien l’actrice. Autant avouer que c’est un grosse erreur de casting !
Concernant l’histoire, il est plutôt intéressant de parler de la jeunesse de Captain Hook et de sa rencontre avec Peter Pan, mais on est tellement en terrain connu niveau intrigue qu’il est impossible de vraiment pénétrer dans le monde de Pan, malgré tout le soin apporté au Pays imaginaire qui a plutôt belle figure ainsi que le Londres victorien et dickensien qui ouvre le film. Toutes les révélations sur le passé d’orphelin de Peter Pan sont d’une telle banalité qu’on ne sera jamais surpris ou bouleversé par ce qu’il apprend sur sa mère et sa naissance.
Bref, Pan a été conçu pour être un spectacle familial drôle et divertissant et c’est plutôt réussit si on fait fi qu’il ne révolutionne rien du tout et, comble du comble, manque tout simplement de nous faire rêver. Pour les cinéphiles aguerris et les spectateurs exigeants, il est tout de même difficile de ne pas faire la moue devant ce récit et cet imaginaire que l’on a vu un million de fois et qui se complaît beaucoup trop de sa facture classique, malgré quelques idées musicales saugrenues qui amusent tout juste : la reprise de Smell like teen spirit de Nirvana et Hey ho, let’s go ! des Ramones chantés par Barbe-noir et les enfants prisonniers du tyran.
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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon
BANDE ANNONCE :