En ce début d’année 2016, je prends le temps de faire un petit bilan musical de l’année précédente ! Que retenir de particulier ? Tout d’abord la sortie du nouvel album de Joanna Newsom que j’attendais depuis 5 ans et qui ne m’a – mais est ce une surprise ! – pas du tout déçu. Il est clairement à la hauteur du talent de la compositrice californienne et aucune chanson n’est a jeté tant elle a prit tout son temps pour pondre et parfaire ces petites merveilles mélodiques qui viennent encore enrichir son univers folklorique et onirique qui ne cessent de surprendre, même aux réécoutes. Assurément une grande artiste de son époque ! Tout comme Unknown Mortal Orchestra. Pour les avoir vu et adoré en live en novembre dernier, il va falloir désormais être très attentif envers ce groupe qui se distingue par son rock groovy et pétillant aux milles influences, traversé par des élans de soul et psyche toujours bien senti. Avec Multi-love, leur troisième album, on peut dire que le groupe entre désormais dans la cour des grands.
Pour le reste, je dois reconnaître que 2015 est assez féminin. Entre la pop viscérale, énergique et colorée de Courtney Barnett, les atmosphères baroques, spectrales et ensorcelantes de Jenny Hval, le folk mélancolique et lyrique de Kristin McClement, le pop-rock sophistiqué et mélodique de Lady Lamb ou encore le rock entêtant, bariolé et décomplexé de Speedy Ortiz, je jubile et m’extasie à chaque réécoute de leur album et ne suis pas près de les oublier de si tôt.
Mais il faut également parler des découvertes purement instrumentales, notamment l’intemporel et éthéré Echolocations : canyon d’Andrew Bird sorti en début d’année dernière : ce voyage musical naturaliste et contrasté proche de l’abstraction d’une grande maturité nourrit sans arrêt l’imaginaire de l’auditeur au fur et à mesure que le paysage sonore s’écoule dans ses esgourdes. Dans la même veine, les albums instrumentaux d’Oiseaux-Tempête, Laura Cannell et Oded Tzur m’ont tout autant ému et impressionné par leur richesse musicale dans des genres bien différent, certes, même si le folk dissonant et tortueux de la violoniste Cannell m’apparaît encore aujourd’hui un brin hermétique : mais je crois bien que, dans le fond, c’est ce qui en fait tout le charme.
Les dix huit albums que j’aurais donc retenu sont dans l’ordre alphabétique et non classé par préférence. Bonne année musicale ET cinématographique à tous ! Et pour se faire une meilleure idée de ce qui m’a plus, il n’y a qu’à écouter le Set-SevenSense 2015 :
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Les 4 coups de coeur :
Courtney Barnett – Sometimes i sit and think and sometimes i just sit
Andrew Bird – Echolocations : canyon
Joanna Newsom – Diver’s
Unknown Mortal Orchestra – Multi-Love
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S’ensuit des groupes qui sont d’authentiques surprises :
Bilderbuch – Schik Schok
Laura Cannell – Beneath swooping talons
Elder– Lore
Enablers – The rightful pivot
Feu ! Chatterton– Ici le jour (a tout enseveli)
Foals– What went down
Jenny Hval – Apocalypse, girl
Lady Lamb – After
Kristin McClement– The wild grips
Oded Tzur – Like a great river
Oiseaux-Tempête – Ütopiya ?
SKIP&DIE – Cosmic serpent
Speedy Ortiz– Foil Deer
The world is a beautiful place & I am no longer afraid to die – Harmlessness
U.S.A. – Drame, musical – Date de sortie : 24/12/2014 – Durée : 01h47
Avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser
Résumé : Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence.
AVIS : Sortit en cette période de fête, Whiplash est incontestablement le plus beau cadeau qu’on puisse me faire ! Cette confrontation perverse, ambiguë et sadomasochiste entre un maître tyrannique et un élève surdoué dans une prestigieuse école de jazz est, en soi, un monument de cinéma.
Laissant l’idéologie au placard tout en posant une question complexe sur le rapport à l’enseignement, le cinéaste Damien Chazelle parvient, autour d’un montage précis, dynamique et fiévreux et d’une bande son exceptionnelle, à faire oublier les quelques défauts et facilité de scénario en axant son récit sur le rythme, la tension et la respiration, un peu comme le ferait un compositeur de musique avec ses chansons. Les quinze dernières minutes qui clôt le film, générique comprit, sont purement orgasmiques et j’ai rarement assisté à une telle décharge de vibrations dans un final, climax époustouflant ou l’élève affronte enfin le maître !
Biographie : Joanna Newsom naît à Nevada City le 18 janvier 1982, d’un père guitariste et d’une mère pianiste. Sa soeur joue du violoncelle et son frère de la batterie. Elle grandit donc dans un climat musicalement propice, étudie le piano à l’école et débute la harpe à sept ans. Adolescente, Joanna Newson s’intéresse à la musique folk et compose. N’ayant tout d’abord jamais voulu chanter, elle ne s’y met que tardivement. Elle vit un temps à San Francisco. Cette jeune compositrice et harpiste réalise seule deux premiers enregistrements confidentiels,Walnut Whales (2002) et Yarn and Glue (2003).
En 2004, elle sort un premier album intitulé The Milk-Eyed Mender (mars 2004). A la croisée des chemins entre musiques folk, country et celtique, la musique sonne avec originalité de par l’instrumentation qui utilise harpe, clavecin, Wurlitzer (clavier à lames de métal), piano et guitare. Sa voix enfantine surprend dans cet univers féérique. Le deuxième album, Ys (novembre 2006), arrangé par Van Dyke Parks, est richement orchestré par des cordes, du banjo, du marimba ou de l’accordéon. Privilégiant les longues compositions, il ne compte que cinq titres. Les textes métaphoriques sont mystérieux. Joanna Newsom a collaboré à certains albums de Nervous Cop, de The Pleased ou de Smog. Elle s’est produite en première partie de Cat Power et de Will Oldham, ce dernier ne cachant pas son admiration pour ses talents de conteuse. En mars 2010 sort son nouvel opus, le triple album Have One on Me, une nouvelle fois acclamé par la critique. (1)