Rafik Djoumi est journaliste culturel, chroniqueur à Arrêt sur images et dans de nombreux journaux, directeur de collaboration aux édition Atlas et rédacteur en chef de l’émission BiTS sur Arteet du site Matrix Happening. Il est aussi connu pour son militantisme en faveur de la reconnaissance et l’analyse critique des séries télévisées populaires et des blockbusters comme Star Wars, et plus généralement de l’impact sur la société de ce qu’il nomme lui-même la « culture geek ».
Jean-Jacques Annaud change sans cesse de cap, d’univers, de genre : du pamphlet politique (La Victoire en chantant) à l’aventure préhistorique (La Guerre du feu), du polar médiéval (Le Nom de la rose) à la fresque écologique (L’Ours), de la quête spirituelle (Sept ans au Tibet) à la fresque épique (Or noir). Séance animée par Pascal Mérigeau. Cette master class a eu lieu le mercredi 29 février 2012 au Forum des images, Paris.
Repéré par Christophe Gans grâce à ses premiers courts métrages, Tête de citrouille et 4ème sous-sol, Pascal Laugier se voit offrir par ce dernier de réaliser le making-of de son film Le Pacte des loups (2001). Fort du succès du film et du making-of, dont la qualité est saluée, Pascal Laugier se jette à l’eau et réalise en 2004 son premier long métrage, Saint Ange, un film d’horreur fantastique dans lequel il dirige Virginie Ledoyen et Lou Doillon.
Malgré son relatif échec commercial, le film est discrètement remarqué par la critique pour les promesses qu’apporte le cinéaste, sans qu’elles soient considérées comme tenues pour l’instant. En 2008, il crée la polémique avec son second long métrage, Martyrs, tourné au Canada et qui, à cause de sa violence extrême, passe à deux doigts d’être interdit aux moins de 18 ans. Heureusement pour le réalisateur, l’accès n’en sera finalement limité qu’aux plus de 16 ans. Ses images choquantes et son propos très noir le classent d’emblée parmi les œuvres à part dans le paysage cinématographique français, et font de Pascal Laugier le père d’un renouveau du cinéma de genre.
Malmené dans son propre pays, où le film de genre est mal perçu, le Français s’expatrie de nouveau en Amérique du Nord en 2012, pour la réalisation de The Secret, un nouveau long métrage d’épouvante qui affiche un casting exclusivement américain : Jessica Biel, Stephen McHattie et Jodelle Ferland.
Ami d’enfance de Christophe Gans, Nicolas Boukhrief se passionne très jeune pour le cinéma, avec une prédilection pour le fantastique. En 1982, il est l’un des fondateurs de la revue Starfix, spécialisée dans le cinéma fantastique et d’horreur. Après plusieurs années de journalisme, il saute enfin le pas et s’essaye à l’écriture : en 1993, il co-écrit avec Jean-Jacques Zilbermann le scénario de la comédie douce-amère Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes, dans lequel il fait également une apparition.
C’est deux ans plus tard qu’il signe le scénario de son premier long métrage, Va mourire, la difficile remise en question de trois garçons vivant à la petite semaine sur la Côte d’Azur. En 1997, il poursuit dans une veine plus sombre en écrivant le scénario du film choc de Mathieu Kassovitz,Assassin(s), long métrage dans lequel il tient également un petit rôle. L’année d’après, le réalisateur aborde un registre plus léger avec la comédie dramatique Le Plaisir et ses petits tracas, remake de La Ronde de Max Ophüls. Sa « famille » de cinéma s’y retrouve, et Vincent Cassel y donne notamment la réplique à Mathieu Kassovitz. Cependant, le film ne trouve pas son public.
Après quelques années consacrées à la production (Le Pacte des loups, Irréversible) via la société Eskwad qu’il a cofondée avec Richard Grandpierre, Nicolas Boukhrief se lance à nouveau dans la réalisation avec Le Convoyeur (2004), brillant polar urbain emmené par Albert Dupontel et Jean Dujardin. Le succès est tel que ce film devrait faire l’objet d’un remake aux Etats-Unis, dirigé par F. Gary Gray. Véritablement à l’aise dans le thriller, le cinéaste dirige trois ans plus tard André Dussollier en ancien flic atteint de la maladie d’Alzheimer dans l’angoissant Cortex.
En 2010, bien qu’il reste dans le genre du thriller, Nicolas Boukhrief innove quelque peu avec Gardiens de l’ordre : en effet, son scénario ne se focalise plus sur un personnage seul mais sur un couple de policiers, incarnés par Cécile de France et Fred Testot (à qui il offre le premier rôle dramatique de sa carrière). Ce film marque également la troisième collaboration entre Nicolas Boukhrief et l’acteur Julien Boisselier.
Nicolas Boukhrief donc sait parler des films des autres et c’est ce talent que FilmoTV lui a demandé d’exprimer en le laissant choisir un certain nombre de films soit qui l’ont marqué, soit que lui aime tout simplement, et d’expliquer à Christophe Lemaire, assis en face de lui dans le studio FilmoTV, les raisons de ces choix. Un voyage dans le cinéma, ou plutôt dans les cinémas, là ou William Friedkin côtoie Buñuel, ou Peter Weir tutoie Fellini, et ou Romero voisine avec Verhoeven.
Le film choisi pour cette soirée à l’ESRA fut « Cortex », réalisé en 2008 avec André Dussolier et Marthe Keller.
« L’Université de l’Amour et de la Vérité ouvre ses portes pour te permettre de mieux comprendre le monde et les merveilles qu’il y a dedans. Pour ce premier cours, c’est le réalisateur Nicolas Boukhrief qui t’offre les bijoux du savoir. Parce tu as des tas de trucs à faire et à voir à côté, l’Université de l’Amour & de la Vérité a condensé pour toi une année de cours magistral… en une vidéo de 30 min. La grande classe ! Rien que du génie !«
Interview de Nicolas Boukhrief (Le Convoyeur, Gardiens de l’ordre) par Any Given Film (20/05/2014).
Serge Daney a été collaborateur des Cahiers du cinéma, avant d’en devenir rédacteur en chef dans les années 70, puis responsable des pages cinéma et éditorialiste de Libération. Il fut aussi l’un des fondateurs de la revue de cinéma Trafic. En 1992, dans ces entretiens avec Régis Debray pour l’émission « Océaniques », celui qui, en référence à Henri Langlois (parce qu’il est un « enfant de la Cinémathèque »), se définit comme un « ciné-fils », fait défiler sa vie et les films qui l’ont vu grandir.
En racontant le cinéma américain (Hawks, Hitchcock…), la «qualité française », la nouvelle vague, Mai 68 et la politisation de la cinéphilie, ou encore l’irruption de la télévision et l’ère des médias de masse, Serge Daney nous lègue une morale et une mémoire de l’image. Pour Régis Debray, ce témoignage est « un plaisir d’intelligence, un passage obligé pour quiconque veut rester cinéphile sans devenir pour autant téléphobe. »
Ponctués d’illustrations et de renvois aux grands films qui « regardèrent » Serge Daney et nourrirent sa réflexion, ce dialogue s’achève par une interrogation sur le pouvoir de la télévision, ses conséquences sur le cinéma, et au-delà, sur notre vision du monde.
Le dernier grand réalisateur de l’âge d’or hollywoodien, 88 ans, répond aux questions de Marc Voinchet sur sa carrière. Cette discussion, illustrée d’extraits, est l’occasion de revenir sur l’importance de Paris dans certains de ses films.
Cette rencontre a eu lieu le 20 juin 2012 au Forum des images, Paris.
L’éminent Pierre Berthomieu, un grand spécialiste du cinéma hollywoodien, revient sur cinq films de Steven Spielberg, explique d’ou viennent toutes ses influences mais aussi comment il parvient à moderniser l’héritage du vieil Hollywood à travers ses films.